Même si le prophétisme a une influence certaine sur les conditions de la guerre – le camisard ne fait rien sans l’aval du prophète – ; il ne suffit pas à expliquer le succès des camisards dans un style de guerre particulier : la guérilla.
Les combattants s’appuient sur l’environnement, leur connaissance des lieux et le soutien des populations qui leur fournissent vivres et cachettes et constituent un vivier sans cesse renouvelé de combattants.
Leurs atouts résident dans la mobilité de ces paysans et artisans d’un jour qui deviennent combattants le lendemain et dans la connaissance des sentiers et raccourcis de la montagne au relief périlleux.
Leur force vient de la division en petits groupes avec à leur tête des chefs attachés à des territoires de faible dimension. Les camisards se procurent armes et munitions là où elles sont.
La ruse est leur arme principale ; ils arrivent en chantant à tue tête des psaumes, en hurlant si fort que l’ennemi prend peur…
« La surprise, voilà le maître mot pour caractériser cette guerre incompréhensible pour les autorités françaises et alliées… comment les soldats de troupes pouvaient ils être tués à coups de fourches… » (Henri Bosc)
Quant à elles, les troupes royales, avec à leur tête des gouverneurs militaires, regroupent les soldats du roi (troupes et dragons) et les miquelets (soldats du Roussillon habitués à la montagne).
Les florentins appelés camisards blancs ou cadets de la croix sont des catholiques issus des milices bourgeoises qui décident de se défendre eux mêmes.