L’ensemble le plus important de cette époque est le recueil dit « Tortorel et Perrissin » qui comprend quarante estampes gravées sur cuivre et sur bois, éditées à Genève à partir de 1568 et relatant les événements dramatiques des guerres de religion entre 1559 et 1572.
Le financement et la conception du recueil sont le fait de deux négociants flamands spécialisés dans la fabrication des étoffes et qui font appel pour la mise en œuvre à deux graveurs Jacques Tortorel (actif entre 1568 et 1592) et Jean-Jacques Perissin (1536 -1611) qui sont des lyonnais protestants réfugiés à Genève pour fuir les persécutions.
Les gravures remplies de violence et de fureur inspirées par les récits des contemporains, veulent être un instrument d’information et de propagande pour la cause protestante.
Le style de représentation assez raide, souvent simplifié, privilégie soit la supériorité de l’armée protestante, soit la souffrance des populations, ce qui montre le souci des auteurs d’œuvrer en faveur du parti protestant.
Ce recueil, abondamment réédité – jusqu’à la fin du XIXe siècle – vendu dans l’Europe entière est un témoignage historique unique sur les événements dramatiques de la deuxième moitié du XVIe siècle.