Le Strasbourg protestant représente neuf églises et la cathédrale
La Cathédrale de Strasbourg, édifiée dès 1015 sur l’emplacement d’un temple d’Hercule, est protestante pendant 150 ans.
En 1518, Matthieu Zell y prêche à la manière luthérienne. En 1529 la cathédrale est affectée au culte protestant. En 1681 lors du rattachement de la ville au royaume de France, Louis XIV impose le retour au culte catholique. En 1715, Louis XV y épouse Marie Leczczinska.
Sainte-Aurélie
Paroisse des maraîchers, située au XVIe siècle hors les murs du Vieux Strasbourg, en 1524, c’est dans cette église que Bucer est pasteur et fait rayonner la Réforme autour de lui. En 1763 l’ancienne nef est démolie et remplacée par l’actuelle de style Louis XV.
En 1805 les prisonniers et malades russes et autrichiens y sont hébergés après Austerlitz.
Saint-Pierre-le-Vieux
C’est le plus ancien site religieux de Strasbourg : Saint-Paterne envoyé en Alsace par Saint-Pierre y aurait prêché. Le cloître est d’époque romane.
La Réforme y est prêchée par Pierre-Philippe de Remiremont dès 1520. En 1529 la messe est supprimée et le mobilier et les tableaux détruits.
En 1681 lors de l’annexion par la France, l’Église est séparée en deux, le chœur revient aux catholiques, la nef aux luthériens. Cet usage se perpétue aujourd’hui.
Le Bouclier
En 1787, l’Édit de Tolérance de Louis XVI accorde aux réformés de Strasbourg qui depuis le départ de Calvin n’avaient plus de lieu de culte, l’autorisation de construire un temple « dont l’extérieur n’annonce ni une église, ni même un édifice public, et qu’on n’y puisse placer de cloches ».
Construit en 1789 le temple de la rue du Bouclier est occupé par les Jacobins sous la Révolution, et revient aux protestants réformés après la Tempête.
Saint-Thomas magnifique église romane du XIIe siècle
Elle était le siège du puissant chapitre de Saint-Thomas. En 1531 Martin Bucer, l’organisateur de l’église de Strasbourg, en est le pasteur.
Paroisse des universitaires, en raison de la proximité de l’Université où Haute École protestante installée dans l’ancien couvent des dominicains, c’est là que fut baptisé Jean-Frédéric Oberlin.
Le mausolée du Maréchal de Saxe
En 1777 Pigalle y exécute le somptueux Mausolée au Maréchal de Saxe, hommage rendu par Louis XV à son valeureux soldat luthérien.
Albert Schweitzer donna de nombreux concerts d’orgue dans ce Temple luthérien.
Saint-Nicolas
Cette église est construite au XVe siècle, les idées de la Réforme y sont introduites par Jean Steilin en 1524. En 1545 le luthérien Jean Marbach impose sa vision de l’église à l’exclusion de toute pensée autre que celle de Luther.
Saint-Nicolas représente le bastion du courant orthodoxe jusqu’à la fin du XIXe siècle où elle devient une église d’avant-garde du courant théologique libéral.
En 1538 Calvin y prononce son premier sermon.
Albert Schweitzer y est pasteur de 1898 à 1913.
Saint-Guillaume ancienne église des bateliers et des pêcheurs
Construite de 1300 à 1306, cette église et les bâtiments conventuels qui l’entouraient sont confiés à l’ordre mendiant des « Guillemites » jusqu’en 1524. En 1534, l’église devient temple et en 1544, le réformateur Hédion organise dans l’ancien cloître le « Collegium Wilhelmitanum » devenu aujourd’hui le « Stift » ou collège des étudiants en théologie protestante.
Saint-Paul
Cette église aux deux clochers est construite à la fin du XIXe siècle pour être l’église de garnison des militaires allemands protestants lors de l’annexion allemande. Vendue aux enchères en 1918 elle est achetée pour 1 franc symbolique par le professeur Jean Monnier et devient la seconde paroisse réformée de la ville.
Le Temple-Neuf
Avant la Réforme, une église conventuelle construite au XIIIe siècle appartient aux Frères Prêcheurs.
En 1538 le couvent est devenu propriété du chapitre Saint-Thomas. Le chœur de l’église est attribué aux réfugiés français réformés et devient leur paroisse.
En 1577, le calvinisme est banni de la ville et les protestants se replient sur la cathédrale, qui ne sera rendue au culte catholique qu’en 1681.
En 1571 la dépouille du Maréchal de Saxe y est déposée en attendant la fin des travaux du Mausolée de Pigalle à Saint-Thomas.
En 1870 le Temple-Neuf est bombardé puis reconstruit.
Saint-Pierre-Le-Jeune, avec les restes d'églises plus anciennes
Trois églises furent construites en ce lieu. Du VIIe siècle reste un caveau, du XIe siècle le cloître, et l’église actuelle date du XIIIe siècle, mais a été fortement restaurée en 1900.
Saint-Pierre-Le-Jeune est un des premiers lieux de culte de la Réforme dès 1524 avec le pasteur Capiton de Haguenau.
En 1681, lors du rattachement de la ville à la France, comme à Saint-Pierre-Le-Vieux, l’église est coupée en deux et attribuée aux deux communautés protestante et catholique. À la fin du XIXe siècle, la chapelle catholique étant devenue trop étroite, une nouvelle église Saint-Pierre-Le-Jeune catholique est construite.
Saint-Pierre-Le-Jeune protestant conserve fidèlement la tradition luthérienne des origines.