Un temple lié à l'Édit de Nantes
Les cultes se déroulent à l’église paroissiale dans la grande salle du château, ou les cuisines du bourg, jusqu’à l’Édit de Nantes. Mais les réformés veulent leur temple.
Des matériaux de construction originaux
En 1646, le temple de Collet-de-Dèze est construit en matériaux de quartz et de schistes retirés du Gardon. Le bâtiment repose sur la roche du sol ; la salle mesure 15 m de long sur 10,50 m de large.
Le temple est couvert par un toit à deux pentes surmonté d’un clocheton.
A l’intérieur, un grand arceau central en plein cintre repose sur deux murets de 2,30 m de large et 2,70 m de long. Des bancs pour les anciens sont disposés sur l’élèvement intérieur. Le sol est réalisé en galets de rivière formant un remarquable décor géométrique.
Le temple échappe à la destruction
Dès 1661, un décret stipule que tous les temples construits après l’Édit de Nantes doivent être détruits. Le temple de Collet-de-Dèze y échappe jusqu’à la Révocation.
À la Révocation, peut-être sur intervention de la marquise de Portes, l’édifice est sauvé parce qu’il devient « la nouvelle chapelle de la mission catholique ».
Il résiste ensuite aux tourments des XVIIIe et XIXe siècles. À la Révolution, il appartient toujours aux Conti, descendants de la marquise de Portes. Il est confisqué en 1797, puis racheté par les protestants de Collet-de-Dèze. Il subit quelques modifications au XIXe siècle (construction d’une tribune en chêne et d’un escalier) mais il est parvenu intact jusqu’à nous et représente l’architecture très particulière des temples cévenols.