Les Guise, ducs de Lorraine combattent la Réforme
Jusqu’au XVIe siècle, la Lorraine est déchirée entre la France, la Bourgogne et l’Empire Germanique. C’est seulement en 1532 que Charles-Quint reconnaît le duché de Lorraine comme « état libre et non incorporable ».
En 1552, Henri II s’empare des trois évêchés, Metz, Toul et Verdun.
Un sculpteur protestant, Ligier-Richier
À Saint-Mihiel vers 1543, le maître d’école Jacques Chobard lit et commente la Bible. Il est brûlé vif. Le sculpteur Ligier Richier et des habitants de Saint-Mihiel envoient une supplique au duc de Guise pour pouvoir vivre « en liberté chrétienne ». Elle est refusée et ils doivent se réfugier à Metz, sous autorité française comme Toul et Verdun.
À Jametz, place forte entre Sedan et Montmédy, un culte réformé était célébré où l’on venait faire baptiser les enfants des protestants de Metz. Assiégée par les troupes de la Ligue en 1589, la garnison doit capituler. Les ruines du château subsistent sur la route de Verdun.
Metz, cité épiscopale
Elle s’ouvre aux idées de la Réforme dès 1523-1525. Propagateur de celles-ci, Jean Leclerc y est brûlé vif le 29 juillet 1525. Guillaume Farel et Pierre Toussain viennent eux-mêmes soutenir le mouvement. Le moine augustin Jean Chatelain, qui prêche un Carême évangélique, est brûlé à Vic-sur-Seille, résidence de l’évêque. Jean Le Fèvre, fustigé au fer rouge à Meaux, pour actes d’iconoclastie, est envoyé aussi au supplice et meurt dans les flammes en récitant des Psaumes. En 1542, Farel revient à Metz pour y organiser l’Église sur le modèle réformé. Il doit s’enfuir après une attaque à Gorze d’une assemblée au cours de laquelle il donne la communion. Les protestants ne connaissent de répit que lorsque la France reprend le contrôle de la ville en 1552. Le culte est autorisé en 1561 et Henri de Navarre accorde à l’Église réformée une existence officielle.
Celle-ci se développe autour de lieux de culte successifs, et crée une vingtaine d’écoles.
Vers 1620, on considère que la moitié de la ville a adhéré à la Réforme.
En 1648, le Traité de Westphalie rattache définitivement Metz à la France et la pression sur les protestants s’accentue.
À la Révocation, Louis XIV accorde 10 mois aux Messins pour se convertir.
Les dragonnades n’interviennent qu’en août 1686. Les réformés abjurent ou gagnent le Refuge. La déportation de 1687 met fin à la résistance des derniers meneurs.
Au XVIIIe siècle, les « nouveaux convertis » sont harcelés, mais comme on a besoin des artisans protestants, il y a des périodes de répit.
En 1760, le culte reprend à Courcelles-Chaussy.
À Metz, une communauté protestante se réunit en cachette vers 1770. En 1803 on y compte encore 800 membres, un pasteur suisse et un oratoire.
Dans l’ancien département de la Meurthe, environ 1500 réformés sont répartis autour de Nancy, Sarre-Union, Sarrebourg.
Dans les Vosges, on comptait seulement une centaine de réformés au début du XIXe siècle.