Un grand orateur du Réveil
Le cinquième fils du pasteur Jean Monod, frère du pasteur Frédéric Monod, fit ses études à Genève. Lors d’un premier ministère à Naples pour la colonie de langue française, il se « convertit » aux idées du Réveil. Nommé en 1828 pasteur à Lyon, il entre en conflit avec la majorité libérale des « anciens » du consistoire qu’il juge non-chrétiens, « incrédules et profanes ». Encouragé par des dames « régénérées » de Paris, il se laissa emporter par son éloquence de tribun, « faisant succéder rapidement à la plus sombre expression de désespoir et d’extase un sourire tendre et expressif ». Jugé fanatique, car il n’accepte de distribuer la Cène qu’à ceux des fidèles qu’il juge dignes, sa révocation est demandée pour « refus de service » (1832). Il devint alors le pasteur d’une église indépendante (cf. le temps des divisions). En 1836, le ministre – protestant – de l’Instruction publique et des Cultes, Claramond Pelet de la Lozère, le nomme à la faculté de Montauban, où il enseigne la morale, la prédication, l’hébreu, puis l’exégèse. Il finira sa carrière à Paris comme pasteur à l’Oratoire.
Très recherché pour son talent de grand orateur (d’un style romantique), il allait partout où on lui demandait de prêcher. Ses tournées de conférences firent progresser l’orthodoxie. Il fut un des fondateurs de l’Alliance évangélique. Vers la fin de sa vie, il évolua vers une position plus modérée que celle de son frère Frédéric, affirmant, lors des assemblées protestantes de 1848, vouloir rester dans l’Église établie, et s’en tenant au principe de la confession de foi dite de La Rochelle.