Le préambule annonce un texte décrivant « un cheminement allant du conflit à la communion dont le but n’est pas encore atteint » et propose de « pratiquer l’auto-critique plutôt que la critique de l’autre ». Il rappelle deux défis : « la purification et la guérison des mémoires et la restauration de l’unité chrétienne en harmonie avec la vérité de l’Évangile ».
Le document, en 245 articles, comprend une introduction et six chapitres.
Dans l’introduction, il est rappelé qu’un dialogue s’était instauré en 1980 lors du 450e anniversaire de la confession d’Augsbourg et qu’il importe de faire des « propositions pour une commémoration et une appropriation de la Réforme aujourd’hui ».
Chapitre I – Commémorer la Réforme au temps de l’œcuménisme et de la mondialisation :
alors que les commémorations des centenaires précédents présentaient un caractère polémique, le contexte de la mondialisation et de la sécularisation est à l’origine de nouveaux défis à relever lors de la commémoration de 2017, pour que le dialogue entre les chrétiens soit poursuivi et amélioré.
Chapitre II – Nouveaux points de vue sur Luther et la Réforme :
ce chapitre traite de l’évolution des deux Églises sur leur vision particulière de la Réforme, depuis son avènement dans le Moyen âge tardif.
Chapitre III – Esquisse historique de Réforme luthérienne et de la réaction catholique :
ce chapitre revient sur l’histoire de la Réforme dans son contexte politique, économique et culturel. Il donne un récit commun des indulgences, du procès contre Luther, des occasions manquées, de la diète de Worms (1521), de la confession d’Augsbourg (1530), des conciles de Trente (1545-1563) et de Vatican II (1962-1965), ainsi que de doctrines théologiques : Écriture et tradition, justification, sacrements.
Chapitre IV – Thèmes principaux de la théologie de Martin Luther, à la lumière des dialogues luthéro-catholiques :
ce chapitre présente les conclusions des dialogues entre les deux Églises portant sur quatre points de la théologie de Luther : la justification, l’eucharistie, le ministère et la relation entre Écriture et tradition. La conclusion est que le dialogue doit être poursuivi.
Chapitre V – Appelés à une commémoration commune :
lors de la commémoration des cinq cents ans de la Réforme, les deux Églises ont à confesser chacune leurs péchés contre l’unité, à se réjouir de l’apport de la Réforme sur la compréhension de l’Évangile et la grâce de Dieu, mais en aucun cas à célébrer la division de l’Église d’Occident.
Chapitre VI – Cinq impératifs œcuméniques :
cinq impératifs sont identifiés pour guider la commémoration commune en 2017 :
- toujours se placer dans la perspective de l’unité,
- se laisser transformer par la rencontre de l’autre,
- s’engager à chercher l’unité visible avec des étapes concrètes,
- redécouvrir ensemble la puissance de l’Évangile pour notre l’époque,
- témoigner ensemble de le grâce de Dieu en se mettant au service du monde.
Importance du document
À partir d’une relecture de la Réforme, le document témoigne d’un désir commun de progresser dans dans la voie de l’unité.
Les deux Églises rejettent catégoriquement toute haine et toute violence, passées et présentes, surtout celles qui s’expriment au nom de la religion. Elles prient pour la guérison des blessures qui assombrissent notre regard les uns sur les autres. Les deux Églises reconnaissent leur responsabilité pastorale : « nous désirons ardemment que cette blessure dans le Corps du Christ soit guérie ». Elles s’engagent à développer ensemble des actions humanitaires.
Il n’en reste pas moins que des désaccords subsistent entre catholiques et protestants sur l’eucharistie, les sacrements, les ministères ordonnés, le pape.