Premières années
Eugène Bersier est né à Morges (Canton de Vaud), en 1831, d’un père vaudois, d’une mère mi-vaudoise, mi-anglaise.
Après une enfance genevoise, à dix-sept ans, il passe deux ans aux États-Unis, où il est maître d’internat.
À son retour, il entreprend des études de théologie à l’Oratoire (École de théologie de Genève proche du Réveil). À la fin de ses études, en 1854, il part en Allemagne, puis à Paris, compléter sa culture générale. Il fréquente la chapelle Taitbout, église libre, haut-lieu parisien du Réveil.
Il y rencontre la famille Hollard, et se fiance avec Marie Hollard, qu’il épouse en 1855 et dont il aura cinq enfants.
Son premier poste pastoral est un poste d’évangélisation en milieu populaire au Faubourg Saint-Antoine. Puis il aide son oncle, Victor de Pressensé, dans l’administration des nombreuses sociétés protestantes issues du Réveil.
En 1860, il est appelé à remplacer provisoirement un pasteur de la chapelle Taitbout. Il y reste jusqu’en 1874. C’est un prédicateur connu et apprécié. En 1863, paraît le premier de ses sept volumes de sermons.
Fondation de l'Église évangélique de l'Étoile
En 1866, Bersier déménage à la campagne, Porte Maillot, pour la santé de ses enfants. Il préside des réunions le soir, dans une salle d’école à Neuilly, puis avenue de la Grande Armée. En 1868, s’ouvre la chapelle de l’Étoile, sorte d’annexe de la chapelle Taitbout. La communauté prend peu à peu son autonomie et devient l’Église évangélique de l’Étoile.
Par le style néogothique du temple qu’il fait ériger dans cette même avenue et par la nouvelle liturgie qu’il conçoit, Bersier fait là une œuvre très personnelle.
En 1872, il assiste au synode des Églises réformées en tant que délégué des Églises libres. Il rédige ensuite l’histoire de cet important synode.
En 1874, il quitte l’Église libre pour rejoindre les Églises réformées. L’Église de l’Étoile se rattache aussi aux Églises réformées en 1877.
En 1877 également, est fondée, dans un bâtiment contigu du temple de l’Étoile, l’école professionnelle de jeunes filles de Paris ancêtre de l’Association Meromedia.
Bersier meurt en 1889, à 58 ans, en pleine activité.
Le pasteur Eugène Bersier était un homme de paix et d’union qui a cherché à rétablir l’unité de l’Église réformée déchirée. Il est une personnalité ouverte, n’hésitant pas à accueillir à l’Étoile pendant dix ans, comme directeur de l’école du dimanche, Auguste Sabatier, dont il ne partageait pas tout à fait la théologie.
Il faut noter aussi sa passion pour l’histoire du protestantisme. Il devient vice-président de la S.H.P.F. (Société d’Histoire du Protestantisme Français) et se fait remarquer par les conférences qu’il prononce en 1885 pour le deuxième centenaire de la Révocation de l’Édit de Nantes.
La figure de Coligny le fascine et il conçoit le projet d’un mémorial en son honneur, mémorial inauguré en 1889, rue de Rivoli, contre le chevet du Temple de l’Oratoire.