Un protestant converti et militant
Né à Saint-Coutant (Charente-Maritime) dans une famille d’instituteur, il est placé par sa mère, catholique pratiquante, à l’Institution diocésaine de Pons, dont il s’échappe, et termine ses études secondaires au lycée Charlemagne.
Il s’oriente d’abord vers le journalisme, dirigeant plusieurs titres, dont l’Avenir républicain (Troyes). L’obtention d’une licence en droit, lui permet de s’inscrire au barreau de Troyes. Initié à la Franc-Maçonnerie, puis converti en 1878 au protestantisme, dans sa tendance évangélique, il devient un propagandiste anti-catholique ardent : son ouvrage La question religieuse et la solution protestante, publié en 1878, eut un grand succès. En 1884, il fonde une œuvre destinée à accueillir des prêtres convertis au protestantisme. Après un séjour dans une paroisse d’obédience vaudoise des Hautes Alpes italiennes, il crée la Société Coligny, laquelle favorise l’établissement en Algérie de paysans originaires de ces montagnes. Il se préoccupe aussi de la gestion de la société des traités religieux.
Élu député de la Charente-Inférieure en 1902, il participe activement aux débats qui vont conduire à la séparation des Églises et de l’État, donnant en modèle l’organisation des Églises protestantes. Ce militant protestant, républicain et anticlérical est aussi l’auteur de plusieurs recueils de poésie d’inspiration biblique et d’ouvrages d’histoire (Histoire du Canada et des Canadiens français).