Des convictions libérales menées à l'extrême
Né à Salies de Béarn, dans un milieu revivaliste, Felix Pécaut s’engage dans des études de théologie à Montauban d’abord, puis à Berlin et à Bonn.
En 1850, il accepte une suffragance dans sa ville natale, mais doit la quitter très vite parce qu’il se refuse à lire le symbole des apôtres. Consacré en 1853, il n’a jamais exercé de Ministère paroissial. En effet, il est en désaccord profond avec la théologie dogmatique du moment, dont il estime qu’elle n’est pas en phase avec les transformations sociales de ce temps. Ce sont alors les problèmes de l’éducation qui retiennent son attention, et dans lesquels il a placé ses exigences éthiques. Il fonde une institution à Neuchâtel (Suisse), puis rentre à Paris. Au cours du synode de 1872, il attaque l’Église qui accepte des liens avec l’État et renonce à tout ministère dans son sein. À partir de ce moment, il devient un militant laïque, et travaille avec Ferdinand Buisson à la réforme de l’enseignement primaire. Il participe à la création de l’École Normale Supérieure de Fontenay-aux-Roses qui prépare les jeunes filles à enseigner dans les Écoles Normales. Il se retire par la suite dans son Béarn natal, et prend fait et cause pour Dreyfus.
Felix Pécaut a été un libéral radical, rétif à tout dogme, l’image du protestant qui place tous ses engagements éthiques dans la société civile et laïque.