Il appartient à une famille de la noblesse bretonne
François, seigneur de La Noue Briord, est né en Bretagne en 1531.
Par tradition familiale, il est tout d’abord au service du roi de France. Comme son père avait été gentilhomme de la chambre de François 1er, lui sera page auprès de Henri II.
Puis il fera carrière dans les armes.
Il s’est converti très tôt à la Réforme (1558), à la suite de la venue en Bretagne de François d’Andelot, frère de l’amiral de Coligny. C’est à partir de là qu’il tisse des liens de foi et de fidélité avec la famille de Châtillon.
Il prend part aux guerres de religion
II va prendre part aux guerres de religion : dès la première de ces guerres, il participe à la bataille de Dreux (19 décembre 1562) où le prince de Condé – le chef des protestants – est capturé. Lors de la deuxième guerre (1567-1568), il participe à la bataille de Saint-Denis (10 novembre 1567) où le connétable de Montmorency est mortellement blessé.
La Noue s’empare d’Orléans qui devient le quartier général des huguenots.
La paix de Longjumeau (23 mars 1568) qui clôt la deuxième guerre ne dure que cinq mois, « méchante petite paix » écrit La Noue. Dès sa conclusion, les réformés sont envahis de craintes qui vont les amener à chercher des alliances extérieures. En août ils concluent un accord avec les « gueux » en révolte aux Pays-Bas espagnols contre le roi d’Espagne Philippe II qui les réprime de façon terrible. On a parlé alors d’une internationalisation du conflit.
Lors de la 3e guerre (1568-1570), il est nommé par Condé gouverneur de La Rochelle et des provinces de Poitou, Aunis et Saintonge, puis il succède à François d’Andelot à la tête de l’infanterie huguenote.
Il est fait prisonnier à Jarnac (mars 1569) et à Moncontour (novembre 1569).
En 1570, commandant au siège de Fontenay, il est blessé grièvement. On doit l’amputer du bras gauche, d’où son surnom de « Bras-de-fer ».
Le retour à la paix en 1570 permet à La Noue de concilier l’obéissance au roi et le respect de la foi réformée.
En 1572, il rejoint le prince Ludovic de Nassau pour soutenir les révoltés des Pays-Bas. Il s’empare de Valenciennes, puis de Mons, mais, faute de soutien, cette dernière ville est obligée de capituler le 28 septembre 1572. La Noue n’est donc pas à Paris lors de la Saint-Barthélemy.
Lors de la quatrième guerre, il est chargé par le roi Charles IX d’une mission délicate de conciliation à La Rochelle entre la ville et le roi. En dépit de la part active qu’il prend aux négociations, il n’obtient rien et quitte la ville (1573). L’édit de paix (édit de Boulogne, juillet 1573) n’a pas été exécuté. Il en conçoit une certaine rancœur qui l’amène à durcir sa position et à modifier son attitude à l’égard du roi.
Il se rapproche du parti des Malcontents rassemblés autour de François d’Alençon, le jeune frère du roi.
Après la sixième guerre, il reprend son engagement aux Pays-Bas. Mais il est fait prisonnier en 1580 par les Espagnols qui le gardent cinq ans prisonnier au château de Limbourg.
C’est là qu’il compose ses fameux Discours politiques et militaires.
Dans ses dernières années, il combat pour le roi contre la Ligue. Il meurt en 1591 des suites d’une blessure.
L'homme de lettres
Les Discours politiques et militaires, parus en 1587 (dernière édition, Genève, Droz, 1967), sont une œuvre historique d’un intérêt majeur. S’appuyant sur son expérience, l’auteur y analyse avec acuité la situation politique de la France. Il préconise une politique de tolérance tout en manifestant sa foi dans l’action.
Il présente en outre une étude approfondie de l’art et de la stratégie militaires.
Enfin, il entreprend une réflexion sur le rôle et la place de la noblesse dans le royaume de France. Il préconise la création d’académies pour une formation polyvalente des jeunes nobles qui les préparerait aussi bien au métier militaire qu’aux fonctions civiles.