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Henri de Rohan (1574-1638)

Ce breton protestant jouissant de la protection d’Henri IV deviendra en 1610 le chef des réformés. Les guerres qu’il mènera dans le midi languedocien contre les armées royales et sa fidélité à sa foi le conduiront à l’exil, pendant lequel il rédigera des traités de géopolitique.

Début dans la vie sous la protection d'Henri IV

Duc Henri de Rohan (1579-1638)
Duc Henri de Rohan (1579-1638)

Henri de Rohan est le petit fils de René I de Rohan et d’Isabelle d’Albret, elle-même fille du Roi de Navarre. Son père René II de Rohan, prince de Léon et vicomte de Porhoët, avait épousé Catherine de Parthenay, héritière d’une puissante famille protestante du Poitou. Henri appartient donc à la haute noblesse protestante et bretonne.

Cousin et compagnon du futur Henri IV, qui le fait duc et pair, il épouse en 1604 Marguerite, fille de Maximilien de Béthune futur duc de Sully.

L’amitié du Roi le promet à une brillante carrière qui débute par le succès des armes. Il participe à la campagne contre le Duc de Bouillon, puis avec Maurice de Nassau, fils de Guillaume le Taciturne, aux campagnes de Flandres contre les armées espagnoles.

Le chef des protestants

Timbre représentant Richelieu et le siège de La Rochelle
Timbre représentant Richelieu et le siège de La Rochelle © Collection privée

L’assassinat du Roi en mai 1610, va faire basculer le destin d’Henri de Rohan. Il devient plus ou moins malgré lui, le chef de la résistance protestante.

Face aux intrigues de la Régence de Marie de Médicis, beaucoup plus favorable que son époux au « parti dévot », puis surtout face à la volonté de Louis XIII poussé par Richelieu, d’abattre le parti protestant, Rohan sera en permanence déchiré entre la fidélité à la cause protestante et le service du Roi.

En 1617, le libre exercice du culte catholique est rendu à tout le Béarn passé à la Réforme sous Jeanne d’Albret. Cette décision déclenche un mouvement de résistance au nom de la « Cause Réformée », et en juin 1620, Louis XIII lassé par les atermoiements du parlement décide de marcher sur le Béarn afin d’imposer l’exécution de son édit de 1617. L’émotion des Réformés est immense. Dans les provinces de Saintonge, de Guyenne et de Languedoc, des soulèvements s’organisent, et de 1621 à 1625 de véritables opérations militaires ont lieu autour de La Rochelle, St Jean d’Angély, Montauban et Montpellier. Rohan est le chef de tous les insurgés Malgré des victoires précaires et l’énergie de leur chef pour soutenir les derniers bastions, « les guerres de M. de Rohan » sont un échec.

Pendant ce temps la pression sur La Rochelle, où Richelieu est décidé à en finir, s’accroît de mois en mois. Soutenu par son frère Benjamin de Rohan-Soubise, acharné plus encore que lui-même à contrer les visées du Cardinal, Henri de Rohan essaie de rallier les Anglais à la cause réformée, mais leur intervention – conduite par le duc de Buckingham- est un échec. Et après un siège héroïque de 6 mois où la mère et la sœur d’Henri de Rohan, vont partager les souffrances des insurgés, la ville tombe aux mains des troupes royales en octobre 1628.

Ayant capitulé à la Rochelle, défaits dans le Midi, les réformés se voient imposer la « paix de grâce » d’Alès le 27 juin 1629, qui leur retire le droit aux assemblées politiques, et toutes leurs anciennes places de sûreté.

Une triste fin de vie

Au lendemain de la proclamation de la paix, Rohan est contraint à l’exil. Il s’installe à Venise où il écrira L’Apologie du duc de Rohan sur les derniers troubles de la France… puis ses Mémoires publiées en 1644, après sa mort, où il se justifie longuement de ses échecs, par la division de la communauté réformée.

De l’intérêt des princes et états de la chrétienté, publié en 1634 et Le parfait capitaine, en 1638 sont considérés comme d’excellentes contributions à la littérature politique du XVIIe siècle.

Rentré en grâce en 1634, il prend en 1635 le commandement des troupes royales en Valteline, province de l’Italie du Nord, pour couper aux troupes du Roi d’Espagne l’entrée du Milanais. D’abord victorieux Rohan est laissé sans renforts et sans ordres précis dans les montagnes de l’est de la Suisse. Après avoir sans succès instruit Richelieu de ses difficultés, suspecté d’être responsable de l’échec des troupes françaises en Valteline il est prié de reprendre le chemin de l’exil.

Il accepte, en janvier 1638, la proposition du duc de Saxe-Weimar, allié de la France de reprendre les armes contre l’Allemagne et trouve la mort, qu’il recherchait sans doute, le 28 février 1638 à la bataille de Rheinfelden.

Le seul de ses enfants qui survivra, sa fille Marguerite, épousera en 1645 Henri Chabot, gentilhomme catholique, fondant ainsi la dynastie des Rohan-Chabot.

Avancement dans le parcours

Bibliographie

  • Livres
    • CARBONNIER-BURKARD Marianne et CABANEL Patrick, Une histoire des protestants en France, Desclée de Brouwer, Paris, 1998
    • DEYON Pierre et Solange, Henri de Rohan, huguenot de plume et d’épée, Perrin, Paris, 2000

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