Début dans la Marine
Henri Zuber est né à Rixheim, près de Mulhouse, au sein de la manufacture Jean Zuber et Cie, célèbre pour ses grands panoramiques. Très doué pour le dessin il choisit cependant, sur l’insistance de ses parents, la carrière maritime et a la chance de participer aux campagnes d’Extrême-Orient, au cours desquelles il ne cesse de décrire ce qu’il découvre, par le dessin, l’aquarelle et l’écriture. Il a ainsi laissé des images saisissantes de la Chine et du Japon du XIXe siècle.
Mais sa passion pour la peinture lui fait abandonner cette voie et il entre en 1868 dans l’atelier de Charles Gleyre (1806-1874) où débute sa vraie formation au métier de peintre, notamment avec l’apprentissage de la peinture à l’huile qu’il n’avait guère pratiquée jusque là.
Vie à Paris
Il s’installe à Paris et vit douloureusement la défaite de la France en 1871 – alors qu’il défendait les murs de la capitale au fort du Mont Valérien – puis les troubles de la Commune.
Le 20 juillet 1871, il épouse à Paris, Madeleine Oppermann, fille de Louis Oppermann, banquier protestant parisien. Il aura le malheur de perdre sa femme quelques années plus tard et épousera en deuxième noce en 1883, Hélène Risler. De ses deux mariages, Henri Zuber aura sept enfants.
Il consacre tout son temps à la peinture. Il peint à Paris, en Ile de France et voyage beaucoup, s’installant en famille pour de longs séjours de printemps ou d’automne, dans de nombreuses régions françaises, mais aussi en Suisse, en Hollande et en Angleterre.
Son œuvre
Tout au long de sa carrière de peintre, il expose au Salon des Artistes Français et au Salon des Aquarellistes dont il fut une personnalité éminente ; ses œuvres sont conservées dans de nombreux musées en France et à l’étranger.
Par la sympathie qu’il inspirait, par l’aménité de son caractère, la droiture de son esprit autant que par son talent, Henri Zuber était unanimement apprécié.
Ses recherches sur les effets de la lumière, le vol des nuages dans un ciel changeant, les reflets de l’eau, ont inspiré toute la vie de ce paysagiste reconnu.
Ses préférences artistiques sont, parmi les anciens, Claude Gellée dit Le Lorrain (1600-1682) dont il apprécie les effets de ciel dans ses grandes compositions classiques, mais aussi les paysagistes anglais tels que Constable (1776-1837) et Bonington (1802-1828), remarquable aquarelliste ou les peintres hollandais, maîtres de paysages aux atmosphères changeantes.
Il admire également certains de ses prédécesseurs immédiats. Il se donne ainsi comme inspirateurs ceux qui avaient porté la peinture le plus avant dans l’observation de la nature et de la vie : Camille Corot (1796-1875) et Gustave Courbet (1819-1877) mais il restera à l’écart du grand mouvement du renouvellement de la peinture, dont les Impressionnistes, ses contemporains, sont les représentants.