Fille d’un père français, pasteur, et d’une mère originaire des vallées vaudoises du Piémont, elle naît en Suisse en 1865. Elle séjourne en France pendant 14 ans quand son père exerce son ministère pastoral aux Ollières et à Bourg-en-Bresse. Elle débute sa formation de dessinatrice et de peintre dès le retour de sa famille en Suisse en 1879. Elle continue ses études à Paris en 1896 en y associant une vie religieuse et charitable importante (elle est active au Comité de l’espoir, à la Croix bleue).
De retour en Suisse elle se consacre à sa vie d’artiste et à des œuvres sociales, en particulier auprès des femmes.
Elle séjourne et revient régulièrement dans les Cévennes où ses ancêtres ont souffert de l’intolérance après la révocation de l’édit de Nantes. Elle entretient des relations suivies avec le Musée du Désert, source d’inspiration et conservatoire de nombreux objets de l’époque du Désert qu’elle reproduit dans ses œuvres.
L'histoire protestante dans l'œuvre de Jeanne Lombard
Guidée par sa foi, elle va développer dans son art le thème de la mémoire religieuse. Entre une production de natures mortes et de portraits, son œuvre est scandée régulièrement par des grands tableaux à thème huguenot ou cévenol :
- Les prisonnières à la Tour de Constance (1907)
- Service funèbre en Hautes Cévennes (1918)
- Femmes lisant la Bible au coin du feu (1919)
- Le baptême clandestin (1925)
- L’Assemblée du Désert (1934)
A 73 ans elle signe sa dernière grande toile : Les prisonnières lisant la Bible à la tour de Constance qui rejoint en 1938 le Musée du Désert, alors que son activité sociale reste toujours importante.
Elle disparaît en 1945 après 65 ans de production picturale laissant un témoignage de sa foi qu’elle transmet par son art au travers de la mémoire huguenote.