Du Consulat à la Deuxième République
La banque Mallet avait été fondée en 1713 par Isaac Mallet (1684-1779), protestant genevois. Après s’être considérablement développée sous l’Ancien Régime, elle s’était appauvrie sous la Révolution.
Après le coup d’État du 18 brumaire (1799), les Mallet participent à la fondation de la Banque de France et Guillaume en devient un des régents. La banque développe une nouvelle activité : la haute banque, c’est-à-dire la création d’entreprises. La banque participe à des projets immobiliers dans Paris et notamment à la construction du théâtre royal de l’Opéra comique entre 1826 et 1828.
La banque contribue à la création des premières compagnies d’assurance (Phénix, l’Union, La France) et vers 1840 à la construction des premiers chemins de fer (Compagnie du Nord, Paris-Lyon…) et les associés entrent au Conseil d’administration des nouvelles sociétés, notamment Charles Mallet (1815-1902). La banque Mallet est redevenue une des premières de la place de Paris.
Le Second Empire et la Troisième République
Le Second Empire est une période d’intense activité pour la banque Mallet qui aide à la création de la Société Générale et du Crédit Immobilier, figure parmi les promoteurs de la Banque Ottomane et participe à la fondation de la future Compagnie Générale Transatlantique et au début du Crédit Foncier de France.
Après la guerre de 1870, la banque Mallet contribue au succès des deux emprunts pour la libération du territoire occupé par les Prussiens.
Elle participe ensuite à la création de la Banque de l’Union Parisienne et à celle des Ateliers et Chantiers de la Loire.
Depuis 1914
Pendant la guerre de 1914-1918, les affaires sont pratiquement arrêtées. La banque reprend sa marche ascendante après la guerre et résiste à la crise économique née aux États-Unis en 1929.
En 1940, elle installe un deuxième siège à Marseille en zone libre mais pendant la guerre les activités sont ralenties.
À la Libération, la banque Mallet participe au rapatriement des avoirs français à l’étranger.
En 1966, pour acquérir une dimension lui permettant d’affronter la concurrence, la banque Mallet fusionne avec la banque de Neuflize, Schlumberger et Cie pour devenir la banque de Neuflize, Schlumberger, Mallet (NSM) à la fois banque privée et groupe financier.
Pour se protéger contre le risque d’une prise de contrôle hostile, NSM accepte en 1972 une prise de participation du groupe hollandais Mees et Hope dans son capital. Celui-ci est repris par le groupe hollandais ABN lequel fusionne en 1990 avec le groupe hollandais AMRO.
Aujourd’hui NSM est devenue la banque de Neuflize, Schlumberger, Mallet, Demachy (NSMD) et fait partie du groupe ABN-AMRO.