Création
La Conférence des Églises européennes (KEK, d’après les initiales de son nom en allemand : Konferenz Europäischer Kirchen) est créée après la deuxième guerre mondiale pendant la période de la guerre froide, dans un but de concertation pour que les Églises de l’Est et de l’Ouest puissent jouer un rôle de paix et de compréhension mutuelle.
Après des réunions préparatoires en 1953 et en 1957, la première assemblée se tient en 1959 à Nyborg (Danemark). En raison de difficultés de visa, l’assemblée de 1964 qui adopte la première constitution doit se tenir en mer à bord d’un bateau !
Depuis sa création, la Conférence comprend un nombre croissant de membres : Églises européennes orthodoxes, protestantes, anglicanes et de vieux catholiques, à l’exclusion de l’Église catholique.
Organisation
L’assemblée de la KEK se réunit tous les cinq ans. Son comité directeur met en œuvre les décisions des assemblées. La KEK possède deux bureaux situés à Bruxelles et à Strasbourg.
Trois commissions ont été créées :
- le Comité conjoint avec les catholiques, pour travailler sur les Églises en dialogue, sous l’angle théologique, en se fondant sur la charte œcuménique européenne, évoquée ci-dessous ;
- la Commission Église et société, pour travailler sur des thèmes tels que : la politique européenne en matière de climat, les droits de l’homme et la liberté de religion et de croyance ;
- la Commission pour les migrants en Europe.
Collaboration avec l’Église catholique
Il existe de nombreuses initiatives communes avec l’Église catholique.
Certaines interventions auprès des autorités européennes sont assurées conjointement par des représentants de la KEK et de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE). De même le Comité pour les relations avec les musulmans en Europe a été créé conjointement. La KEK a aussi élaboré avec son homologue catholique un document commun important : la charte œcuménique européenne (charta oecumenica).
La charte oecuménique européenne (2001)
Cette charte est signée le 22 avril 2001 à Strasbourg par le président de la KEK et, du côté catholique, par le président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE).
Son objet est résumé dans son sous-titre « lignes directrices en vue d’une collaboration croissante entre les Églises en Europe ».
Elle est déclinée en douze points, dont chacun est assorti d’engagements :
- Appelés ensemble dans l’unité de la foi
- Annoncer ensemble l’Évangile, avec un engagement de non concurrence
- Aller les uns vers les autres
- Agir ensemble
- Prier les uns avec les autres
- Poursuivre le dialogue
- Prendre notre part à la construction de l’Europe
- Réconcilier les peuples et les cultures
- Sauvegarder la création
- Approfondir la communion avec le judaïsme
- Cultiver des relations avec l’Islam
- Rencontre avec d’autres religions et idéologies.
En mai 2008, la charte est aussi signée par les trois co-présidents du Conseil d’Églises chrétiennes en France (CECF) : orthodoxe, protestant, catholique.