Les mesures répressives
Après avoir appliqué l’édit de Nantes d’une façon de plus en plus restrictive et avoir tenté d’obtenir de nombreuses conversions à l’aide des compagnies de la propagation de la foi, la politique royale adopte à l’égard des protestants des mesures ouvertement répressives.
Les réformés sont atteints dans leur vie civile et professionnelle. Les mesures prises à leur encontre concernent également leur liberté de conscience et l’exercice de leur culte.
La vie politique et professionnelle :
- les protestants sont progressivement exclus des fonctions municipales et judiciaires ;
- les chambres mi-parties où magistrats protestants et catholiques étaient en nombre égal sont supprimées ;
- les corporations de métier sont peu à peu fermées aux artisans protestants ;
- les membres de l’Académie de peinture et sculpture doivent abjurer ou démissionner.
La liberté de conscience et l’exercice du culte :
- interdiction faite aux catholiques de se convertir au protestantisme ;
- validité des conversions d’enfants dès l’âge de sept ans ;
- fermeture ou démolition de nombreux temples ;
- réglementation restrictive du culte ;
- interdiction faite aux pasteurs d’exercer leur ministère en dehors du lieu de leur résidence ;
- suppression progressive des académies de théologie (Sedan en 1681, Saumur en 1685) ;
- fermeture des cimetières protestants, dans les villes où l’exercice du culte a été supprimé.
De la violence verbale à la violence physique
Les mesures judiciaires s’étant révélées insuffisantes, le pouvoir aura recours à la violence. Ce sont des compagnies d’infanterie, les dragons du roi qui vont agir pour contraindre les protestants à abjurer.
Le 18 mars 1681, Louvois, secrétaire d’État à la guerre, autorise l’usage à l’égard des protestants de la dragonnade.