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La traduction de la Bible

Castellion consacre dix ans de sa vie, entre 1540 et 1550, à la traduction de la Bible, à partir du grec et de l’hébreu, en latin d’abord (parue en 1551), en français ensuite (1555).

Face à d’autres traducteurs de la Bible, comme Lefêvre d’Étaples ou Robert Estienne, son entreprise ne connaîtra pas le succès. Pourtant aujourd’hui, il apparaît comme un précurseur par son désir de préserver, au-delà de l’unité du livre, la diversité des genres et des styles ; par son souci d’être en accord avec la culture de son temps, d’être entendu (il disait « audible ») par les « idiots », terme qui pour lui n’avait rien de méprisant mais désignait les gens ordinaires ne connaissant pas les langues anciennes.

« Cette obscurité (dont parle Saint Pierre en parlant des épîtres de Saint Paul) vient en partie des mots et en partie du contenu. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup et longuement travaillé sur les mots pour rendre service aux hommes, autant que possible et dans cette intention, j’ai traduit en Français et dans le langage le plus compréhensible qui soit. »

Voici quelques exemples de mots adaptés à la compréhension des « idiots » : holocauste devient brûlage ; oblation, offrande ; cène, souper du Seigneur ; idole, image-dieux ; concubine, arrière-femme ; cantique des cantiques, chanson des chansons.

Il explique son intention dans cette Lettre au très preux et très victorieux prince Henri de Valois, second de ce nom : « Lorsqu’on est en bataille et que la nuit survient, on cesse de combattre… de peur que d’aventure, en frappant au hasard, au lieu de tuer ses ennemis on ne tue ses amis…à quel propos je dis ces choses, s’il vous plaît, Sire, vous l’écouterez : Le monde est aujourd’hui rempli de troubles, de confusion, principalement en ce qui concerne la religion, et il n’y a jamais eu autant de maux et de méchanceté, et l’on peut bien se rendre compte que nous sommes plongés dans la nuit de l’ignorance, non pas tous les hommes certes, mais bon nombre d’entre eux. »

« Les bons et les mauvais, en ce qui concerne la religion, sont tellement emmêlés, que si l’on veut se débarrasser de tous ceux qui ne connaissent pas la vérité, il y a grand danger qu’avec les mauvaises herbes, on n’arrache le blé. »

Bible traduite par Sébastien Castellion, Bâle, pour Jehan Hervage, 1555
Bible traduite par Sébastien Castellion, Bâle, pour Jehan Hervage, 1555 © Genève, Institut de la Réformation
La Bible traduite par Sébastien Castellion
La Bible traduite par Sébastien Castellion © Genève, Institut de la Réformation
La Bible traduite par Sébastien Castellion
La Bible traduite par Sébastien Castellion © Bibliothèque Universitaire de Bâle
Sébastien Castellion, Lettre à Henri II de Valois
Sébastien Castellion, Lettre à Henri II de Valois © Église réformée de Savoie

Avancement dans l'exposition

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