Le pasteur
François Rochette (1736-1762) naît à Vialas dans les Cévennes dans une famille protestante qui compte déjà plusieurs victimes des persécutions. À l’âge de dix-sept ans, le synode l’envoie étudier la théologie au séminaire français de Lausanne ; le 8 janvier 1760, il est reçu comme pasteur.
Dès son retour en France il entame son ministère clandestin et itinérant dans l’Agenais puis le Quercy, à une époque où le simple fait d’être pasteur est puni de mort. Le 14 septembre 1761, il est arrêté près de Montauban, à Caussade, actuellement dans le département de Tarn-et-Garonne.
Le lendemain, trois gentilshommes protestants, les frères Henri, Jean et Joachim de Grenier, verriers de leur état (une des rares professions n’entraînant pas la dérogeance de noblesse) essaient de le délivrer et sont immédiatement arrêtés.
Essais de défense
La communauté protestante, en particulier le pasteur Paul Rabaut, tente des démarches pour sauver Rochette et les frères Grenier mais en vain : le parlement de Toulouse, en pleine affaire Calas, les juge coupables d’hérésie et les condamne à mort le 18 février 1762. Ensuite, dans son ouvrage Les Toulousaines (1763), Antoine Court de Gébelin intervient pour la réhabilitation de François Rochette, qui a été son élève au Séminaire de Lausanne.
Exécution
Rochette et les frères Grenier sont exécutés le lendemain du jugement, place du Salin à Toulouse, le pasteur, à 26 ans, par pendaison, les trois frères, attendu leur qualité de noble, par décapitation. Une foule immense assiste en silence, impressionnée par leur fermeté dans leur détermination à refuser d’abjurer. Rochette est le dernier pasteur exécuté sous l’Ancien Régime, à la faveur de la crise des années 1760. La deuxième moitié du XVIIIe siècle connaît en effet une atténuation progressive des persécutions, à l’exception d’une courte période de régression, due à la guerre de Sept Ans (1756-1763) entre la France alliée à l’Autriche et l’Angleterre alliée à la Prusse.