Une tentative de conciliation
En 1561, Catherine de Médicis, veuve d’Henri II, est régente depuis deux ans. Charles IX est roi depuis la mort de son frère aîné François II. Catherine de Médicis veut éviter un conflit religieux dans un contexte politique grave : elle sent le pouvoir royal menacé par les troubles et le renforcement du parti des Guise après l’échec de la conjuration d’Amboise.
Pour rapprocher les points de vue religieux, la régente convoque une assemblée de théologiens catholiques et protestants à Poissy en présence du roi et de la famille royale.
Le colloque bute sur la question de la communion
Du côté catholique siègent 40 prélats parmi lesquels le cardinal de Lorraine et le cardinal de Tournon. La délégation protestante, conduite par Théodore de Bèze, comprend douze participants.
Le chancelier Michel de l’Hospital expose la volonté du roi : « il faut rétablir l’ordre et l’unité par la douceur ; pour le royaume, la paix est plus importante que le dogme. » Mais ce message n’est pas compris par les théologiens.
Théodore de Bèze nie énergiquement la présence réelle du Christ dans le pain et le vin de la communion : le corps du Christ « est éloigné du pain et du vin autant que le plus haut ciel est éloigné de la terre ».
Aucun accord ne peut être trouvé.
Pourtant, par l’Édit de janvier 1562, Catherine de Médicis, conseillée par Michel de l’Hospital, reconnaît officiellement aux protestants le droit de s’assembler pour leur culte dans les faubourgs des villes et à la campagne.
La situation devient explosive
Les guerres de religion vont éclater dès l’année suivante car le parti catholique n’accepte pas l’Édit de janvier 1562.
Le colloque a deux autres conséquences indirectes :
- le concile de Trente est relancé dès janvier 1562,
- et les jésuites, introduits en France à l’occasion de ce colloque, sont autorisés à s’y installer.