Les Églises du Désert
La reconstitution clandestine des Églises démarre en Cévennes en 1715, dans un pays dévasté par la guerre des camisards. Les protestants renoncent à l’insurrection et privilégient les assemblées clandestines, dites aussi assemblées du Désert. Celles-ci doivent être pacifiques, encadrées par des responsables (les anciens) et animées par des prédicants ou des pasteurs autorisés à prêcher. Cette réorganisation des Églises se propage petit à petit dans le Sud de la France, puis dans l’Ouest et le Nord.
Les Églises sous Louis XV voient alterner périodes de calme et de reprise des persécutions. La situation varie aussi selon les provinces et la personnalité de l’intendant qui est à la tête de chacune d’elles. À partir de 1743, les assemblées se tiennent de plus en plus en plein jour, au su et au vu de la population et des autorités. Cette stratégie préconisée par Antoine Court vise à montrer au Roi et à la Cour que les protestants existent toujours mais ne sont pas rebelles. Malgré le danger qu’ils encourent, les pasteurs sont de plus en plus nombreux.
Antoine Court est la grande figure de cette période. Au synode des Montèzes (1715) il dresse le programme de la restauration des Églises. Appuyé par un petit groupe de prédicants et de pasteurs, il étend son programme aux régions avoisinantes. Obligé de fuir en Suisse, il fonde le séminaire de Lausanne pour former les futurs pasteurs du Désert.
Cette période est dite « héroïque » car ceux qui pratiquent clandestinement la religion réformée savent à qu’ils s’exposent à des sanctions très lourdes. Les peines appliquées aux protestants arrêtés au cours d’assemblées surprises sont les suivantes : les galères pour les hommes et la prison pour les femmes, la peine de mort pour les prédicants et les pasteurs.