Soutenez Le Musée ! Faire un don

Le Désert héroïque (1715-1760)

On appelle « Désert » la période où la pratique de la religion réformée est interdite par les édits royaux et doit donc se faire clandestinement. Elle est dite « héroïque » car cette pratique est réprimée sévèrement lorsqu’elle est découverte. Nombreux sont les martyrs pour la foi.

Les Églises du Désert

L'assemblée est surprise, gravure de Samuel Bastide
L’assemblée est surprise, gravure de Samuel Bastide © Musée du Désert

La reconstitution clandestine des Églises démarre en Cévennes en 1715, dans un pays dévasté par la guerre des camisards. Les protestants renoncent à l’insurrection et privilégient les assemblées clandestines, dites aussi assemblées du Désert. Celles-ci doivent être pacifiques, encadrées par des responsables (les anciens) et animées par des prédicants ou des pasteurs autorisés à prêcher. Cette réorganisation des Églises se propage petit à petit dans le Sud de la France, puis dans l’Ouest et le Nord.

Les Églises sous Louis XV voient alterner périodes de calme et de reprise des persécutions. La situation varie aussi selon les provinces et la personnalité de l’intendant qui est à la tête de chacune d’elles. À partir de 1743, les assemblées se tiennent de plus en plus en plein jour, au su et au vu de la population et des autorités. Cette stratégie préconisée par Antoine Court vise à montrer au Roi et à la Cour que les protestants existent toujours mais ne sont pas rebelles. Malgré le danger qu’ils encourent, les pasteurs sont de plus en plus nombreux.

Antoine Court est la grande figure de cette période. Au synode des Montèzes (1715) il dresse le programme de la restauration des Églises. Appuyé par un petit groupe de prédicants et de pasteurs, il étend son programme aux régions avoisinantes. Obligé de fuir en Suisse, il fonde le séminaire de Lausanne pour former les futurs pasteurs du Désert.

Cette période est dite « héroïque » car ceux qui pratiquent clandestinement la religion réformée savent à qu’ils s’exposent à des sanctions très lourdes. Les peines appliquées aux protestants arrêtés au cours d’assemblées surprises sont les suivantes : les galères pour les hommes et la prison pour les femmes, la peine de mort pour les prédicants et les pasteurs.

Bibliographie

  • Livres
    • BASTIDE Samuel, Les pasteurs du Désert, Musée du Désert, 1901
    • BASTIDE Samuel, L’Exode de Huguenots, Musée du Désert, 1901
    • BASTIDE Samuel, Les Galériens pour la Foi, Musée du Désert, 1901
    • BASTIDE Samuel, La Tour de Crest et ses martyrs, Musée du Désert, 1901
    • BASTIDE Samuel, Les prisonnières de la Tour de Constance, Musée du Désert, 1901
    • GAMONNET Étienne, Pierre Durand, E.et C. Editions, 2002
    • JOUTARD Philippe, Les camisards, Gallimard, collection Folio Histoire, Paris, 1994
    • TOURNIER Gaston, Les galères de France et les galériens protestants (XVIIe et XVIIIe siècles), Presses du Languedoc, 2005

Notices associées

Les assemblées clandestines

Bien avant la révocation de l’Édit de Nantes (1685) la liberté du culte protestant est remise en cause. À la révocation de l’Édit de Nantes, les trois quarts des protestants...

Le Séminaire de Lausanne (1726-1812)

Séminaire créé à Lausanne sous l’impulsion d’Antoine Court pour former les pasteurs qui exerceront en France au temps du Désert.

Les pasteurs du Désert

A la suite de la révocation de l’édit de Nantes, les pasteurs ont dû quitter la France. A partir de 1715, sous l’impulsion d’Antoine Court, un nouveau corps pastoral se...

Les Synodes du Désert

Pendant toute la période où l’exercice de la religion protestante est interdit en France, des cultes clandestins (ou assemblées du Désert) ont lieu dans de nombreuses régions, surtout méridionales. Des...

La reconstitution clandestine des Églises

La restauration clandestine des Églises est l’œuvre d’Antoine Court qui rétablit la discipline des Églises Réformées, d’abord dans les provinces méridionales, puis dans quelques provinces du Nord.

Peines appliquées aux protestants

L’édit de Fontainebleau (1685) et diverses ordonnances de l’année 1686 prévoient les peines contre les protestants.