Représentant du Roi pour la province du Languedoc, l’intendant de justice, police et finances, siège à Montpellier. C’est à ce poste qu’est nommé en 1685 Lamoignon de Bâville. Il mène une politique sévère contre la révolte puis instaure la répression pendant la guerre des camisards.
Appui de l’intendant, le gouverneur militaire en Languedoc commande les troupes du Roi. En décembre 1688, de Broglie, beau-frère de Bâville, est affecté à ce poste. Peu efficace, il est remplacé dès le début de 1703 par le maréchal de Montrevel, déterminé à en finir avec les troubles.
Dès avril 1704, le Roi dépêche en Languedoc un diplomate avisé, de grand renom, le maréchal de Villars. Il va conduire des négociations avec les camisards ; la plus importante reste la rencontre avec Cavalier à Nîmes le 17 mai 1704, prémices de la fin des hostilités.
De son côté, Monseigneur de Piencourt, à la tête du diocèse de Mende, se montre un évêque peu diligent à rétablir l’autorité de l’Église catholique. En 1694, l’abbé du Chaila devenu inspecteur des missions et archiprêtre des Cévennes bafoue ouvertement les prérogatives épiscopales et devient en quelque sorte l’homme de main de l’intendant.
Sur le terrain, les chefs de guerre mettent en œuvre la stratégie militaire, le capitaine Poul, redoutable au combat, est tué au Val de Banes en janvier 1703 et remplacé par le maréchal de camp Julien qui avait abjuré et bénéficiait de l’entière confiance du pouvoir.
Dans les paroisses, l’attitude du clergé catholique varie du zèle à l’indifférence ; certains dénoncent, d’autres protègent les habitants quelle que soit leur religion.
La noblesse en Gévaudan de même que la bourgeoisie, officiellement devenues catholiques demeurent en retrait des évènements tout en affichant leur fidélité au Roi. Le Comte de Peyre vient au secours des catholiques au Pont-de-Montvert après l’assassinat de l’abbé du Chaila, le baron d’Aygaliers conduit des négociations avec Cavalier et le baron de Salgas, compromis, est condamné aux galères.