Une histoire mouvementée
La chaîne des Vosges, parallèle au Rhin sur 170 km, sépare la plaine d’Alsace (départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin) de la Lorraine (départements de la Moselle et des Vosges), cette dernière faisant la transition avec le bassin parisien.
Longtemps politiquement disparates, les territoires d’Alsace et de Moselle, dont il s’agit ici, sont âprement disputés entre le royaume de France d’une part, l’empire allemand et certaines de ses principautés d’autre part. Leur rattachement à la France s’étale, avec des fortunes diverses, sur les XVIIe et XVIIIe siècles, pour s’achever par le rattachement des villes libres de Strasbourg en 1781 et de Mulhouse en 1798.
Ces territoires redeviennent allemands de 1871 à 1918, suite à la guerre de 1870, puis, de 1940 à 1945, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Un ancrage protestant
Les avantages attribués aux Églises par Napoléon Bonaparte dans les Articles organiques de 1802 sont rétablis lors de chaque retour de l’Alsace-Moselle à la France : les dispositions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État ne s’appliquent pas.
L’importance du protestantisme en Alsace, dont le particularisme est en rapport avec l’usage de la langue alsacienne, s’explique par la diffusion précoce des thèses de Luther à Strasbourg et par les liens étroits entre Mulhouse et la ville calviniste de Genève. Ainsi le protestantisme alsacien est plutôt luthérien dans la région de Strasbourg et réformé dans le nord de l’Alsace. En Moselle, le protestantisme est peu répandu et il est réformé.
En 1969, les instances dirigeantes des Églises luthériennes et réformées d’Alsace-Moselle siègent en commun pour régler une partie de leurs activités et, en 2006. L’Union « chargée de conduire des actions communes et de resserrer les liens entre les deux Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine » (UEPAL) est entérinée par décret.