Le royaume de Danemark et de Norvège
La Norvège est soumise au Danemark depuis 1450 jusqu’au traité de Vienne en 1814.
En 1536, le royaume adopte le luthéranisme.
Au XVIIIe siècle, c’est l’une des grandes puissances maritimes dans le monde. Outre le commerce par la mer Baltique, la flotte danoise sillonne les mers du Sud, installe des colonies au Ghana, dans les Antilles et en Inde. Ainsi le royaume, qui reste neutre, prospère dans le commerce colonial.
Le Refuge à la fin du XVIIe siècle
Malgré l’hostilité des évêques luthériens qui considèrent les réformés comme plus dangereux que les catholiques – puisque les églises réformées ne peuvent prétendre à la succession apostolique et à l’autorité qui lui est attachée – des centaines de réfugiés français arrivent au Danemark et y font souche. Ils sont attirés par la politique du roi Christian V (1646-1699) qui, entre janvier et avril 1685 (c’est-à-dire un peu avant la révocation de l’édit de Nantes), promet des lettres de privilèges fiscaux. De plus, l’épouse de celui-ci, la reine Charlotte Amélie (1650-1714), appartenant à la famille princière de Hesse-Cassel, est de confession réformée.
Elle fait construire un temple à Copenhague, inauguré en 1689, d’abord destiné à sa Maison. La reine l’ouvre aussi aux réfugiés français. Elle organise deux consistoires réformés, l’allemand et le français, fait construire deux presbytères et fixe les règles de vie commune. Le temple est reconstruit après l’incendie de 1728. Aujourd’hui encore, l’Église réformée de Copenhague fonctionne selon les vœux de la reine.
Il existe peu d’études relatives au Refuge établi au Danemark. Mais les registres de mariages et de baptêmes contiennent de précieux renseignements : régions d’origine des réfugiés, professions.
Pour arriver au Danemark, les réfugiés passent soit par la voie maritime – et c’est le chemin que prennent majoritairement ceux qui quittent la Guyenne, le Poitou, les Charentes, la Normandie, etc. – soit ils passent par la voie terrestre, gagnent la Suisse et de là les principautés allemandes. Quelle que soit la voie choisie, on remarque que le Danemark est rarement une destination première. Les réfugiés séjournent souvent dans un autre pays avant de s’installer à Copenhague, là où se trouve la Cour.
Quant à leurs professions, en dehors des officiers intégrés dans l’armée et la marine danoise, ce sont essentiellement les métiers du luxe, de la mode et de la bouche qui prospèrent. Et la profession la plus de représentée, c’est celle de perruquier : on a retrouvé les noms d’environ 25 d’entre eux !
L’émigration économique des huguenots au XVIIIe siècle
Comme dans d’autres pays de l’Europe du Nord, l’installation des huguenots dans le royaume du Danemark se fait dans de bonnes conditions d’accueil. Leur prospérité est réelle. C’est ce qui incite des descendants de huguenots, déjà installés en Suisse et aux Pays-Bas à venir rejoindre les huguenots déjà présents. Ils contribuent à l’essor économique du pays.
La bonne assimilation des immigrés n’a pas cessé de se consolider, tissant des liens, actuellement encore importants, entre la France et le Danemark.
On peut citer la région de Fredericia (Jutland) qui est, à partir des années 1720, un nouveau lieu d’installation de huguenots au Danemark : ce sont des paysans qui apportent de nouvelles méthodes de cultures (assolements) et d’élevage, ainsi que de nouvelles cultures (tabac, raves, pommes de terre, lin, colza, artichauts…) Le temple de Fredericia est construit en 1735. Le culte est célébré en français jusqu’au début du XIXe siècle, puis en danois.
D’après Gabrielle Cadier