Historique
Parti du Würtemberg à la fin du XVIIIe siècle, un vaste Réveil prophétique se développe dans toute l’Europe, émigre en Angleterre et en Amérique du Nord. Il provoque la multiplication de sociétés religieuses et missionnaires en Nouvelle Angleterre. Certains groupes se réunissent dans l’attente de la fin du monde et l’espérance du retour du Christ. William Miller (1782-1849), en étudiant les prophéties du livre biblique de Daniel, prédit ce retour pour l’année 1843 puis 1844. Après l’échec de cette prophétie, les croyants adventistes, rejetés par leurs Églises d’origine, se rassemblent autour de quelques leaders dont le pasteur James White. Son épouse, Ellen White (1827-1915), joue un grand rôle par ses prophéties qui encouragent à l’étude de la Bible, à l’organisation démocratique du mouvement contre les tentations de fanatisme et à la pratique d’une vie saine (abstinence de l’alcool et du tabac, médecine préventive…). Cette première période est une période de conflit avec les Églises protestantes dont étaient issus les membres des communautés adventistes. Au travers de différentes crises, le mouvement s’amplifie et les Églises adventistes se développent aux États-Unis puis en Europe et sur les autres continents.
Les convictions adventistes
Comme toutes les Églises issues du Réveil, on ne naît pas adventiste, on le devient par une rencontre personnelle avec Jésus Christ et une adhésion libre et volontaire. On entre dans la communauté suite au baptême par immersion. Et on la soutient en versant le dixième de ses revenus (la dîme).
L’Église adventiste affirme fortement l’autorité des Écritures mais se distingue des autres Églises protestantes par l’observance du Sabbat. Les Adventistes pensent, d’une manière générale, que la loi de Dieu n’est pas abolie par la nouvelle Alliance. Le salut acquis en Jésus Christ permet une vraie pratique du Sabbat, non comme un moyen de salut mais comme une règle de vie utile et nécessaire. C’est ainsi que les fidèles se réunissent pour le culte le samedi, jour du Sabbat, septième jour de la semaine et cessent toute activité ce jour-là par référence à l’Ancien Testament.
D’autre part, les Adventistes attendent le retour glorieux de Jésus, mais sans plus en fixer la date. Ils considèrent qu’ils ont une mission à accomplir dans l’attente de ce retour : rassembler un peuple de croyants prêts à accueillir le Christ comme juge et roi.
Implantation en France
Le mouvement s’est répandu en France à partir de la Suisse, lorsqu’un missionnaire américain, John Andrews, est arrivé à Bâle en 1874 et a créé une revue en 1876 : Signe des Temps. Cette revue est diffusée en France et les premières communautés adventistes se créent à la fin du XIXe siècle dans le Tarn, la Drôme et l’Alsace.
Organisation de l'Église
L’Église adventiste est une organisation mondiale. La Conférence générale est l’organisme qui réunit l’ensemble des Églises qui se gouvernent sur un mode presbytérien au travers de cinq niveaux de regroupements : l’église locale, la fédération, l’union, la division (regroupant 13 grandes régions du monde) et la Conférence générale)). Le siège mondial est à Silver Spring, Maryland, aux États-Unis et la Conférence générale se réunit au niveau mondial tous les cinq ans et élit le président mondial pour un mandat de cinq ans.
L’Église adventiste est observateur au Conseil Œcuménique des Églises (C.O.E.) et membre de l’Alliance biblique universelle où elle contribue activement aux traductions, aux éditions et à la diffusion de la Bible.
En France, les Églises adventistes sont organisées en associations cultuelles (loi de 1905), groupées ensuite en deux Fédérations, groupées elles-mêmes en une Union dont le président est élu pour cinq ans. L’Union des Églises adventistes du septième jour est entrée en 2005 dans la Fédération Protestante de France (F.P.F.).
Engagements
Depuis sa fondation, l’Église adventiste est engagée dans l’aide humanitaire à travers une organisation mondiale : l’ADRA international (Agence adventiste d’aide et de développement) qui compte 140 bureaux dans le monde. En France, l’Église adventiste a une action sociale importante.
Héritière d’Ellen White, l’Église adventiste s’intéresse à la santé et promeut une éducation à la santé par ses publications (en France les éditions Vie et Santé), ses centres de recherche et de soins (600 établissements médicaux dans le monde). La ligue Vie et Santé s’est fait connaître par ses séminaires « plan de 5 jours » pour arrêter de fumer. D’autres séminaires abordent la nutrition ou la gestion du stress.
En ce qui concerne l’éducation, les Adventistes ont mis en place un réseau scolaire comportant 90 universités à travers le monde et 1250 établissements d’enseignement secondaire, principalement dans les pays en voie de développement. Dans les DOM-TOM les Adventistes possèdent une quinzaine d’écoles, dont la plupart sont sous contrat avec l’État.
En France métropolitaine, le campus adventiste du Salève à Collonges-sous-Salève (74) réunit une école primaire, un lycée et une faculté de théologie qui forme les pasteurs de l’espace francophone.
Quelques chiffres
L’Église adventiste est aujourd’hui présente dans 204 pays à travers le monde, avec 13 millions de baptisés.
Elle compte 11.000 membres baptisés en France métropolitaine, 13.000 en Martinique, 10.000 en Guadeloupe, 350.000 en Haïti et 900.000 en Afrique francophone.