Une période complexe
Les rapports du protestantisme avec les événements de la vie publique de ces dernières décennies doivent être abordés avec prudence. Autant l’histoire des siècles antérieurs est écrite et celle de la première moitié du XXe siècle est connue, autant celle des années suivant la deuxième guerre mondiale, bien que largement analysée, reste sujet à discussion. Malgré la complexité de cette période, certaines tendances peuvent cependant être décelées.
La sociologie du protestantisme français montre la continuité du protestantisme « historique » de l’Église Réformée et de l’Église luthérienne. Mais on assiste à une montée en nombre de divers courants évangéliques, certains ayant leur place dans la Fédération Protestante de France, d’autres non.
Les analyses du vote des protestants font apparaître la diversité de leur positionnement politique dont témoignent les débats internes sur un certain nombre d’événements marquants de la seconde moitié du XXe siècle : décolonisation, positionnement par rapport au Concile Vatican II, événements de mai 1968, dérégulation des échanges économiques.
Confrontés à ces nombreuses transformations, certains adopteront des positions pragmatiques, d’autres les positions critiques du protestantisme contestataire, voire de ce que l’on a pu appeler – de manière discutable – le protestantisme « gauchisant »des années 1960 ; il s’estompera progressivement.
Cette dernière partie du siècle, où l’œcuménisme et l’impact du concile Vatican II ont été les évènements prédominants, voit la transformation de l’influence du protestantisme : si la vielle idée d’une protestantisation de la France est revenue à la mode, elle illustre plutôt la parfaite intégration des protestants dans la société française.