Certains protestants s'engagèrent très tôt dans les Forces Françaises Libres
La proportion de protestants parmi les Forces Françaises Libres (FFL) et dans l’entourage du Général de Gaulle fut importante : le Commissariat général était « un nid de protestants », si bien que la propagande de Vichy crut bon de diminuer le Général en prétendant qu’il était protestant !
Le pasteur Frank Christol, responsable de l’Église réformée française de Londres depuis 1928, nommé en juin 1940 aumônier des troupes françaises à Londres, refusa de rentrer en France et s’engagea aux côtés des FFL. Son activité auprès de la colonie protestante française d’Angleterre et d’Écosse fut considérable : il participe au Comité d’assistance aux familles de soldats français, son journal « Lien » est diffusé dans toutes les parties du monde francophone où luttent les FFL, sa prédication radiodiffusée « l’aumônier protestant des Forces françaises libres s’adresse à ses coreligionnaires » dénonce les lois racistes de Vichy et la barbarie nazie.
André Philip, député socialiste qui avait refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940, eut un rôle essentiel : importantes responsabilités politiques auprès du Général de Gaulle, auquel il apporte l’allégeance de la résistance intérieure et le ralliement de nombreux protestants ; pilier et parfois prédicateur laïc de l’Église française de Soho de Londres ; président du Comité Protestant Français qu’il créa en juillet 1943 ; soutien à l’action du pasteur Christol.
On citera également Pierre Denis, responsable des finances de la France libre, René Massigli (rallié par A. Philip) Commissaire aux Affaires étrangères dans le gouvernement provisoire, Maurice Couve de Murville qui, après le débarquement américain en Afrique du Nord, abandonne ses fonctions à Vichy et deviendra Commissaire aux finances dans le gouvernement provisoire.
De nombreux protestants s'engagèrent pour libérer la France
Sur les champs de bataille, le nombre de protestants morts pour la France est difficile à évaluer, mais par exemple on estime qu’à Bir-Hakeim (juin 1942, le général Koenig repoussant les troupes de Rommel) la proportion de protestants engagés dans les FFL (légionnaires, Océaniens, Africains) fut supérieure à la moyenne nationale. La tâche des « so-called Free French », comme le disait ironiquement le secrétaire d’État américain Cordell Hull, fut particulièrement rude.
De nombreux protestants furent Compagnons de la Libération. Ils le seront soit au titre de la résistance intérieure, soit surtout au titre des Forces Françaises Libres.