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L’institut biblique de Nogent

L’Institut biblique de Nogent-sur-Marne, fondé en 1921, s’inscrit dans un mouvement anglo-saxon dynamique qui vise le Réveil spirituel dans les Églises protestantes attirées par le « modernisme » théologique au début du XXe siècle. Il est, en Europe, le premier Institut de formation d’évangélistes de langue française mixte et interdénominationnel, c’est-à-dire ouvert à toutes les Églises évangéliques. Sébastien Fath l’a pour cette raison qualifié de grand « hub » évangélique. L’Institut biblique a notamment favorisé les ministères des femmes.

Les fondateurs et premiers professeurs

Jeanne et Ruben Saillens à l’occasion de leurs noces d’or, en 1927
Jeanne et Ruben Saillens à l’occasion de leurs noces d’or, en 1927 ©  Institut biblique de Nogent

L’Institut biblique de Nogent (IBN) a pour vocation de former des jeunes filles et des jeunes gens célibataires, âgés de 18 à 30 ans, au ministère d’évangéliste afin de susciter, par eux, le réveil en France.

Il est créé par le pasteur baptiste Ruben Saillens (1855-1942), auteur de cantiques et notamment de la célèbre Cévenole, et de son épouse Jeanne (1856-1941), fille du pasteur baptiste Jean-Baptiste Crétin (1813-1893). Cette École pérennise l’enseignement estival donné à l’occasion de la Convention de Morges (Suisse), dont elle reprend sa devise : « Le Christ tout entier dans la Bible tout entière ».

Dès 1922, sous l’impulsion du pasteur Charles Hurlburt (1860-1936), directeur général de l’Africa Inland Mission (AIM), le site initialement loué est acquis, et l’École devient aussi une « maison des missions » préparant des missionnaires étrangers en partance pour les colonies françaises.

A partir de 1932, deux anciens élèves rejoignent l’école comme professeurs : Jules-Marcel Nicole (1907-1997) diplômé en théologie du Gordon College of Theology and Mission, à Boston, et Jacques Arthur Blocher (1909-1986), petit-fils de Ruben Saillens, licencié ès Lettres de la Sorbonne et diplômé du Northwestern Bible School (États-Unis). Dans les années 1960, une nouvelle génération de professeurs enseigne à l’IBN : Henri Blocher (1937-) à partir de 1961, le pasteur Pierre Courthial (1914-2009) donne un cours d’éthique en 1964, Samuel Bénétreau (1926-2018) en 1966.

En 1965 les professeurs de l’IBN participent à la création de la Faculté de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, un établissement qu’ils avaient appelé de leurs vœux pour offrir une solide formation théologique évangélique en langue française à l’époque où la Faculté de théologie d’Aix-en-Provence traversait un temps difficile.

En 1977, le pasteur mennonite Bernard Huck (1940-) devient le premier directeur non nommé par le fondateur. Une phase d’institutionnalisation de l’École et de réforme du programme des études commence alors. Le pasteur baptiste Étienne Lhermenault (1962-) prend la direction de l’École à la rentrée 2017.

La formation

Le bâtiment historique de l’Institut biblique, en 2020
Le bâtiment historique de l’Institut biblique, en 2020 ©  Institut biblique de Nogent

Le premier directeur des études, le pasteur libriste Maurice Antonin (1875-1958), exposait dès 1921 la particularité « biblo-centrée » du programme de l’IBN : étudier la Bible et la création de ses livres, ses auteurs, les doctrines qu’elle contient, mais aussi son application pratique et la réception de son message dans l’histoire et le monde entier.

La formation se fait d’abord en deux ans puis, après 1945, systématiquement en trois ans. L’admission n’exige pas le baccalauréat comme prérequis. Depuis 1999, après une première année de tronc commun, les étudiants se spécialisent dans l’un des quatre domaines suivants : langues bibliques (grec et hébreu), pastorale, mission, évangélisation. Avec le développement de la formation continue depuis 1993, l’IBN forme également de plus en plus de laïcs engagés.

Aujourd’hui, le programme des études est ainsi réparti : 28 % des cours portent sur les livres et les langues de la Bible ; 21 % sur la doctrine chrétienne, 11 % sur l’interprétation et la communication des Écritures, 11 % sur la théologie pratique et les langues vivantes ; 26 % du temps de formation est dédié aux stages, et 3 % à la dissertation de fin d’année.

La professionnalisation

Le diplôme de l’IBN permet de servir comme pasteur, missionnaire ou responsable d’œuvres, mais aussi de poursuivre des études dans les facultés de théologie évangéliques.

Pour satisfaire aux besoins de pasteurs dans les Églises évangéliques françaises (remplacement des pasteurs retraités et prise en charge des nouvelles Églises), la consultation du CNEF sur la formation biblique et théologique a mis en évidence qu’il faudrait que sortent chaque année, de 2021 à 2031, 100 pasteurs diplômés des différentes écoles et facultés évangéliques d’Europe francophone.

Les publications

L’IBN publie depuis 1928 les Cahiers de l’Institut, devenus en 2019 L’IBphile.

Les Éditions de l’Institut publient différents ouvrages théologiques souvent rédigés par les professeurs de l’École dont les célèbres Précis d’histoire de l’Église (1967) et Précis de doctrine chrétienne (1983) de Jules-Marcel Nicole.

Lien vers le site de l’IBN

L’institut biblique de Nogent

39 Grande Rue Charles de Gaulle, 94130 Nogent-sur-Marne

Itinéraire vers ce lieu

Bibliographie

  • Livres
    • CRÉTIN-SAILLENS Jeanne, L’Institut Biblique de Nogent-sur-Marne, fondé en 1921, Coup d’œil rétrospectif, Nogent-sur-Marne, 1923
    • RUOLT Anne, À l’ombre du grand cèdre. Histoire de l’Institut Biblique de Nogent 1921-2021, Institut biblique de Nogent, Nogent- sur-Marne, 2021

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