Un membre d’une dynastie prestigieuse
Louis de Bourbon, 1er prince de Condé, né à Vendôme en 1530, est le dernier fils de Charles IV de Bourbon, descendant de Louis IX (saint Louis), et de Françoise d’Alençon. Frère d’Antoine de Bourbon (1518-1562) et fondateur de la maison de Condé, Louis de Condé est le premier de sa famille à être appelé Prince. Orphelin, il grandit auprès de Marguerite de Navarre, puis du duc de Nevers.
En 1551, il se marie avec Éléonore de Roye, dame de Conti (1535-1564), dont il aura huit enfants, puis en 1565 avec Françoise d’Orléans Longueville (1549-1601), dont il aura trois fils.
Son fils aîné, Henri Ier de Bourbon (1552-1588), sera le protecteur des Provinces-Unies du Midi.
Les débuts du chef militaire
Entre 1552 et 1559, sous le règne d’Henri II, Louis de Condé acquiert une solide réputation de chef militaire. Il participe à des opérations contre Charles Quint puis, à partir de 1556, contre l’Espagne, après l’abdication de Charles Quint pour l’Espagne en faveur de son fils Philippe II. Condé combat successivement en Piémont, possession du duc de Savoie, en Lorraine et en Picardie. C’est sans doute à cette époque qu’il se convertit au protestantisme. En 1558, il prend part à la reprise de Calais, par le duc François de Guise, après plus de deux siècles d’occupation par les Anglais.
Un rôle ambigu lors de la conjuration d’Amboise (1560)
Après la mort d’Henri II, en 1559, Catherine de Médicis exerce la régence du royaume pour le jeune roi François II. Mais celui-ci est sous l’influence des Guise, oncles de la reine Marie Stuart, épousée en 1558.
En mars 1560, quelques protestants montent alors le projet d’enlever le roi. Mais le complot échoue. Louis de Condé, compromis dans l’affaire, désavoue les conjurés et doit assister à leur exécution à Amboise.
À la fin de la même année, Condé est à nouveau compromis, cette fois dans un mouvement insurrectionnel des protestants dans le Bas-Languedoc. Il est arrêté et, selon certaines sources, il aurait été condamné à mort. La mort du roi en décembre le sauve. En effet, Catherine de Médicis, devenue régente pour le roi Charles IX, veut se débarrasser de l’influence des Guise pour mener une politique d’apaisement.
Le rôle prépondérant de Condé pendant la première guerre de religion (1562-1563)
Le massacre de Wassy (1562) par le duc François de Guise marque pour les protestants le début la des guerres de religion. A l’appel de Louis de Condé, les protestants prennent les armes, il dénonce ceux qui ont désobéi aux édits de pacification et se justifie par la nécessité de « protéger de son entourage le roi pendant sa minorité sous le gouvernement de la reine mère ». Il s’empare d’Orléans, en avril 1562, puis de Rouen, la deuxième ville du pays. La prise d’Orléans par Condé est pour les catholiques le début des guerres de religion.
La guerre s’étend à tout le royaume et touche principalement la Normandie, le Sud-Ouest et le Sud-Est du royaume.
Les troupes royales reprennent l’initiative et font le siège de Rouen, tenu par les protestants ; c’est au cours de ce siège qu’Antoine de Bourbon, le frère de Louis, est mortellement blessé.
La bataille de Dreux, qui voit s’affronter les troupes de Condé et celles du connétable de Montmorency, est à l’avantage des forces royales. Louis de Condé est fait prisonnier.
En février 1563, le duc François de Guise met le siège devant Orléans, tenu par les protestants. C’est là qu’il est assassiné .
Louis de Condé est libéré par la Paix d’Amboise (1563) qui octroie aux huguenots une certaine tolérance religieuse : le 19 mars 1563 est signé l’édit de pacification d’Amboise que Condé a négocié avec le connétable de Montmorency.
Une guerre pour rien : la deuxième guerre de religion (1567-1568)
L’influence grandissante du cardinal de Lorraine, frère de François de Guise, sur le jeune roi Charles IX décide Condé et Coligny à quitter la cour et à reprendre les armes dès l’automne 1567. Louis de Condé tente d’enlever le roi ; Charles IX, prévenu , déjoue cette tentative et regagne Paris sous la protection des Suisses. Cet événement, appelé « surprise de Meaux », est l’origine de la deuxième guerre de religion.
Plusieurs villes du Midi sont prises par les huguenots. A Paris, assiégé par l’armée huguenote, les catholiques s’en prennent violemment aux huguenots.
L’armée de Condé s’empare de Saint-Denis en novembre 1567 et poursuit jusqu’à Dreux. Mais la bataille de Saint-Denis le 10 novembre 1567 se termine à l’avantage des partisans du roi, quoique le connétable Anne de Montmorency y soit mortellement blessé.
A l’issue de longues négociations, la paix est signée le 23 mars 1568 : l’édit de Longjumeau confirme l’édit d’Amboise mais n’accorde aux protestants qu’une seule place de sûreté : La Rochelle.
La troisième guerre de religion jusqu'à la mort de Condé (1568-1569)
La paix ne dure pas : par les ordonnances de St-Maur en septembre 1568, le roi révoque l’édit de Longjumeau.
Louis de Condé se retire en Bourgogne. Se sentant menacé par les troupes royales, il rejoint La Rochelle avec Gaspard de Coligny, le 19 septembre,
Le 13 mars 1569 à Jarnac (Charente), l’armée royale, sous les ordres du duc d’Anjou (futur Henri III) remporte la victoire sur les protestants. Blessé durant le combat, tombé de cheval, Condé tente de se rendre lorsqu’il est exécuté par un officier du duc.