9 / 9
En souvenir du long martyre de ministres protestants
Avec le château d’If, à Marseille, la Tour de Constance, à Aigues-Mortes, et le fort de Brescou, à Agde, le fort de l’île Sainte-Marguerite est une des quatre prisons royales des bords de la Méditerranée.
Le fort de l'île Sainte-Marguerite : prison royale
Dans ce fort furent enfermés des protestants pour « crime de religion » aux XVIIe et XVIIIe siècles.
En 1950, un mémorial huguenot a été installé dans une ancienne cellule. Il rend hommage à six ministres protestants, incarcérés à vie :
- Paul Cardel dit Noyer,
- Pierre Bruneton dit Valsec,
- Gabriel Mathurin dit Lestang,
- Matthieu de Malzac dit Bastide, Molen ou de Lisle,
- Élisée Giraud,
- Gardien Givry.
Exilés à la révocation de l’édit de Nantes, puis rentrés clandestinement en France pour prêcher l’Évangile, ces pasteurs furent arrêtés à Paris, condamnés à la prison à vie et incarcérés dans le fort. Pour rompre leur isolement, ils chantaient des psaumes, entendus d’un cachot à l’autre, signes de prière et d’affirmation de leur foi.
Le mémorial consiste essentiellement en une plaque commémorative et une œuvre de facture contemporaine (2005) la Parole empêchée, qui évoque, au-delà de l’histoire particulière des pasteurs qui ont été incarcérés en ces lieux et des vicissitudes des protestants français d’Ancien régime, la lutte toujours actuelle de par le monde pour la liberté de conscience et la liberté d’opinion. Ce mémorial, placé depuis sa création sous l’égide de la Société de l’histoire du protestantisme français, est abrité depuis 1985 par le musée municipal de la Mer de la ville de Cannes.
Auteur : Mémorial huguenot de l'île Sainte-Marguerite