Peintre et homme d'affaires avisé
Nicolas Moillon naît à Paris en 1555. En 1605, il se marie au temple de Charenton avec Marie Gilbert, fille d’un orfèvre. De cette union naîtront sept enfants dont plusieurs seront peintres. De tous, Louise est la plus connue. On sait que Nicolas a peint des portraits et des paysages. Trois de ses Paysages du Tyrol, datés de 1613, nous sont connus par la gravure.
Peintre du roi, Nicolas Moillon était peintre de l'Académie de Saint-Luc (puissante corporation des peintres). En 1616, il s’installe sur le pont Notre-Dame, à l’enseigne du « Franc Gaulois ». Ses affaires prospérant sans doute, il achète l’année suivante des loges à la foire Saint-Germain, qui lui permettent de toucher une clientèle plus nombreuse et assoient sa présence parmi les peintres de Saint-Germain. La maîtrise de Saint-Germain-des-Près, jouissant des franchises concédées par l’abbaye, permettait aux nombreux peintres étrangers (le plus souvent flamands et nordiques) et provinciaux, venus à Paris, de s’affranchir de la tutelle soupçonneuse et contraignante de la maîtrise parisienne.
Nicolas Moillon se révèle peintre, marchand de tableaux (ce commerce s’ajoutant fréquemment à l’activité des peintres) et aussi, conséquence de son activité commerciale, prêteur sur gages.
Il meurt en septembre 1619 et sa femme cède le bail de la maison du pont Notre-Dame à un marchand d’estampes, Melchior Tavernier, probablement protestant lui aussi.