Un militant de la cause réformée
Né à Royan vers 1560, Pierre Dugua de Mons appartient à une riche famille réformée Saintongeaise. Dès sa jeunesse, il prend part aux guerres de religion contre la ligue catholique et soutient le futur Henri IV. En récompense, il est nommé gentilhomme de la chambre du roi.
L'exploration du Canada
Cette région d’Amérique du Nord avait été découverte en 1525 par Vérazzano et en 1534 par Jacques Cartier et dénommée alors Nouvelle France ou Acadie.
Après la fin des guerres de religion, malgré l’avis de Sully, Henri IV souhaite relancer la colonisation de cette région d’Amérique. Des pêcheurs normands et bretons y font d’ailleurs le commerce des fourrures avec les autochtones.
En 1599, Pierre Dugua de Mons vend son château de Mons pour financer une expédition vers les terres nouvelles avec son ami protestant, Pierre Chauvin, originaire de Normandie.
En 1603, Pierre Dugua de Mons est nommé par Henri IV « Lieutenant général du pays, côtes et confins de l’Acadie » et vice-amiral. Sa mission est de « conquérir ces terres et convertir les amérindiens au christianisme ». Afin de subvenir aux frais de cette entreprise, Henri IV confie à Dugua de Mons le monopole du commerce des fourrures avec les indiens.
La conquête de l'Acadie
En 1604, Dugua de Mons constitue une compagnie commerciale avec des marchands de Rouen, Saint-Malo et La Rochelle. Il équipe deux navires : le Don de Dieu et la Bonne Renommée et conduit cette première expédition en compagnie de plusieurs gentilhommes et de Samuel Champlain, navigateur, cartographe et protestant. Ils installent des bases à l’île Sainte Croix puis à Port Royal, mais l’hiver canadien et le scorbut agressent durement les occupants.
En 1605, Dugua laisse le site de Port Royal à la garde de Champlain et Pontgravé et rentre en France pour préparer une nouvelle expédition. Il est vivement critiqué à cause du monopole des fourrures et de sa religion réformée. Il parvient cependant à équiper un nouveau bateau qui explorera les côtes de l’Amérique vers le Sud mais sans trouver une nouvelle implantation.
En 1607, les hostilités contre Dugua et le monopole redoublent. Henri IV, cédant à la pression des opposants, révoque le monopole. La rentabilité de l’entreprise coloniale est compromise et les français doivent rentrer en France, laissant Port-Royal à la garde du chef indien Memberton avec qui sont établies d’excellentes relations.
La fondation de Québec
Début 1608, Dugua obtient de Henri IV le rétablissement du monopole pour un an. Il envoie Champlain en mission sur le fleuve Saint-Laurent pour y créer un nouvel établissement. Il arrive sur le site qui deviendra la ville de Québec le 3 juillet 1608.
En 1609, le roi révoque définitivement le monopole des fourrures. Dugua est abandonné par ses associés. Il sauve cependant le site de Québec en rachetant les parts de ses associés. Il aura consacré à la cause de l’Acadie une grande partie de sa fortune. En 1610 l’assassinat de Henri IV le prive d’un soutien important.
Louis XIII lui reproche d’être huguenot et protestant obstiné alors que Champlain est un nouveau converti.
En 1612, Dugua de Mons renonce à son titre de Lieutenant général au profit d’Henri de Bourbon, prince de Condé.
Retour en Saintonge
En 1610, Pierre Dugua est nommé gouverneur de Pons, place forte protestante, qu’il tente de remettre en état.
En1618, il vend sa charge de gouverneur et achète le château d’Ardenne près de Fléac-sur-Seugne, où il finira ses jours. Il continuera à soutenir Champlain et les familles françaises qui veulent s’installer au Canada.