Il offre une vue sur le ravin de Lagarrigue, fortification naturelle de Montauban (cf. ci-dessus quai Montmurat). Ce pont n’a été construit qu’au XIXe siècle. La place était auparavant fermée du côté ravin par des maisons. C’est sur cette place que se trouvèrent successivement le temple de l’École, le temple vieux. C’est là qu’eut lieu l’échauffourée du 10 mai 1791, entre les gardes nationaux (patriotes en majorité protestants) et une population royaliste et catholique, qui provoqua la mort de 5 gardes et l’emprisonnement de 55 hommes libérés sur l’intervention de la garde de Bordeaux.
Ce lieu, à l’emplacement de l’actuel café de la Comédie, fut attribué aux protestants pour remplacer celui où ils se réunissaient « soubs la couverte de la grande Place » (Place nationale actuelle).
La situation précaire des lieux de culte conduit à envisager la construction, en 1609, d’un nouveau temple dit Temple neuf, puis Temple vieux après la construction du temple de la place du Coq (voir N° 5). Le Temple vieux fut démoli sur proposition de l’intendant Foucault, en vertu d’un arrêté du parlement de Toulouse du 2 juin 1683 qui donnait trois jours aux religionnaires pour abattre le temple. Motif de cet arrêt : le pasteur avait admis de « nouveaux convertis » à la Sainte Cène. Le délai expiré, Foucault ordonna la démolition. Il n’y avait donc plus de temple à Montauban. L’application littérale de l’édit de Nantes entraînait l’interdiction du culte protestant, le bannissement des pasteurs, la suppression de l’état civil protestant. Ces fonctions pouvaient être assurées à Villemade, localité située à 10 km de Montauban. En outre, un régime particulier fut mis en place par Foucault pour les baptêmes en 1684. Une plaque apposée sur le mur du théâtre, côté de l’ascenseur, rappelle la journée du 10 mai 1791.