Quartier des Victoires
L’Édit de Nantes, signé en 1598, devait être périodiquement révisé après la mort d’Henri IV. Au fur et à mesure de l’affermissement du pouvoir royal en France et de ses conquêtes militaires, les droits accordés aux protestants ne cessent de diminuer jusqu’à la révocation de 1685 par l’Édit de Fontainebleau. Le quartier des Victoires, dans le deuxième arrondissement de Paris, porte des traces de ces changements.
Au niveau du Palais Brongniart au métro Bourse, on prend la rue de la Banque, en direction du Musée du Louvre. On rencontre assez vite la place des Petits-Pères où se trouve la basilique Notre Dame des Victoires. Louis XIII, au moment du siège de La Rochelle contre les protestants, en 1628, avait fait vœu de construire, en cas de victoire, une église dédiée à Marie. La première pierre fut posée en 1629 en présence de Jean-Baptiste Gondi, futur Cardinal de Retz, à l’emplacement d’un couvent de Petits-Augustins, appelés Petits-Pères. L’église, encore provisoire, fut utilisée jusqu’en 1666. Elle est devenue la sacristie de l’édifice actuel. Diverses plaques rappellent ces faits.
Au sortir de la place des Petits-Pères, on prend la rue Notre-Dame des Victoires en direction du Louvre. Celle-ci débouche sur la place des Victoires, qui a été édifiée en 1680 sur des plans de Jules Hardouin Mansart, pour célébrer les victoires militaires de Louis XIV conclues par la Paix de Nimègue en 1678.
A l’origine, il s’agissait d’une place fermée en forme de fer à cheval. Toutes les maisons avaient deux étages surmontés d’une mansarde, chacun reposant sur de grandes arcades surmontées d’un macaron illustrant les hauts-faits de Louis XIV. Beaucoup de ces maisons ont été surélevées par la suite : on peut ainsi voir les macarons dans la galerie Richelieu au Louvre : on s’apercevra qu’ils ne sont pas très tendres envers les protestants.
Au centre de la place se trouvait une grande statue de Louis XIV en pied. La statue du roi a été fondue en 1792 au moment de la Révolution où la place fut appelée Place des Victoires nationales. Elle a été remplacée, en 1822, par la statue équestre que l’on peut actuellement admirer.
En prenant la rue Croix des Petits-Champs pour se diriger vers le Louvre, on pourra voir les maisons que Saint-Vincent de Paul, qui a été général des galères, et Bossuet, grand adversaire des protestants, ont brièvement habitées.