Le sens de Philippe Melanchthon pour l'Europe aujourd'hui
Depuis la création de l’Union Européenne, les membres de l’Union ne résolvent plus leurs conflits par la violence, mais par des négociations. Tout en préservant leurs identités propres, ils développent des formes toujours plus nombreuses de collaboration et d’échanges. Le caractère séparateur des frontières est dépassé, les différences culturelles sont désormais considérées comme un enrichissement.
La relation entre les Églises elle aussi a considérablement changé. La création du Conseil Œcuménique des Églises en 1948, le Concile Vatican II de 1962 à 1965, la Concorde de Leuenberg en 1973 et la Charta Oecumenica de 2001 ont été des moments clés. Les Églises ne s’excluent plus les unes les autres, mais considèrent leurs différences comme un enrichissement et un défi. C’est dans ce contexte que le concept de « diversité réconciliée » a trouvé naissance.
Melanchthon trouve aujourd’hui une nouvelle actualité. Il savait qu’une véritable compréhension mutuelle n’est possible que lorsque l’on étudie ensemble les sources à partir desquelles l’Europe s’est développée. Il faisait référence ainsi aux auteurs de l’Antiquité grecque et latine et surtout à la Bible. Il s’est également donné beaucoup de peine pour une meilleure connaissance des pères grecs et latins et a ainsi posé les fondements d’un dialogue entre les Églises protestantes, l’Eglise catholique romaine et les Églises orientales. Melanchthon connaissait également l’héritage médiéval juif et arabe.
L’Europe a été marquée par la rencontre entre des traditions antiques et chrétiennes, juives et musulmanes. Cet héritage historique multiple peut facilement conduire à de nouvelles séparations et des cloisonnements. Il devrait être possible, sur les traces de Melanchthon, d’ouvrir un dialogue et de travailler ensemble à l’élaboration d’une identité européenne commune. La maison Melanchthon de Bretten considère qu’il est de son devoir de permettre une meilleure connaissance de la vie et de l’œuvre de Melanchthon.