Trésorerie puis logis royal
À la mort des derniers comtes de Toulouse, Alphonse de France et Jeanne de Toulouse en 1271, le roi de France Philippe III le Hardi prend possession du comté.
Aussitôt est construit le bâtiment de la trésorerie royale, sur une vaste surface de 2500 mètres carrés. Il est délimité par l’actuelle rue du Languedoc, l’impasse de la trésorerie et le couvent de Saint-Antoine du Salin.
Le trésorier général y réside et y juge les procès concernant son administration. Une tour carrée de 20 mètres de hauteur domine l’édifice : elle sert de coffre-fort pour la collecte de l’impôt et la conservation des titres relatifs au domaine royal.
De passage à Toulouse en 1463, le roi Louis XI séjourne à la trésorerie pendant deux mois.
Couvent de religieuses
En 1792, pendant la Révolution, les bâtiments et jardins de la trésorerie sont vendus comme biens nationaux.
En 1807, les Sœurs de la Charité de Notre-Dame, établies rue Larrey jusqu’à la Révolution et chassées de leur maison, obtiennent l’autorisation de se reconstituer ; elles achètent le couvent et l’église de Saint-Antoine du Salin et l’ancienne trésorerie contiguë.
Mais en 1904, sous le gouvernement Combes, leur congrégation est dispersée par l’Etat et leurs biens sont vendus en huit lots.
Deux négociants protestants rachètent alors le bâtiment de l’ancienne Trésorerie, d’une superficie de 850 mètres carrés, puis le cèdent en 1908 à l’association cultuelle réformée. L’architecte protestant Léon Daures (1877-1951) restaure et aménage l’édifice dans un style néo-gothique, en reprenant certains éléments médiévaux, dont une partie des maçonneries. Le décor est réalisé par le maître-verrier Calmels, le mosaïste Laplana et le sculpteur Alexis Mauguet. Le premier culte est célébré par le pasteur Edmond Lengereau (1864-1942) en novembre 1911.
Classé monument historique en 1990, le temple du Salin est toujours lieu de culte réformé.