Les traductions de la Bible
Dans l’église catholique, la théologie et la prédication sont construites à parir du texte latin de la Vulgate, première traduction due à saint Jérôme au IV e siècle..
En 1545, le Concile de Trente donne un statut d’authencité à la Vulgate : « le sacro-saint synode dispose et déclare que cette édition ancienne de la Vulgate (…) doit être tenue pour authentique dans les lectures, disputes, prédications et exposés publics ».
A la fin du XVe et au début du XVIe siècle, l’éclosion de l’humanisme – mouvement caractérisé par un retour aux sources de l’Antiquité gréco-latine- a favorisé la Réforme :
- en mettant l’accent sur l’étude de la Bible, et sur l’importance de sa traduction en langue vulgaire ;
- en publiant les textes bibliques dépourvus de commentaires des pères de l’Eglise.
Le fondateur du Cénacle de Meaux, Lefèvre d’Etaples a traduit le Nouveau Testament en français à partir de la Vulgate, (1524). Sa traduction a été condamnée par l’Eglise. Le plus célèbre des humanistes biblistes de la Renaissance, Erasme, publie 5 éditions du texte grec du Nouveau Testament.
Il faut rappeler l’impact considérable de l’imprimerie sur la diffusion des idées et notamment sur le développement de la Réforme.
Lefèvre d’Étaples termine une traduction complète du Nouveau Testament en 1523 puis de l’Ancien Testament en 1530, toujours à partir de la Vulgate.
Il revient à Olivétan le mérite de réaliser en 1535 une traduction à partir des langues d’origine de la Bible.
Olivétan est le premier traducteur de la Bible en français à partir des textes originaux en hébreu et en grec. Le texte est imprimé à Neuchâtel en 1535.
En 1540, l’imprimeur Jean Girard à Genève, propose de la Bible d’Olivétan une édition plus maniable, qui sera appelée Bible à l’Epée, 1540.
En 1553, Robert Estienne propose à Genève une troisième révision de cette Bible en français sous la marque de l’Olivier.
En 1588, sous la direction de Corneille Bonaventure Bertram, éminent professeur d’hébreu à Genève, paraît une nouvelle édition de la Bible, appelée Bible de Genève.
Castellion, installé à Bâle depuis 1545, fait paraître en 1555 une traduction française de la Bible dont l’ambition est de faire comprendre la Bible aux plus simples : « quant au langage français, j’ai eu principalement égard aux idiots, et pourtant j’ai usé d’un langage commun et simple et le plus entendible possible ».
En Allemagne, Luther avait achevé en 1522 la traduction en allemand du Nouveau Testament et en 1534 de l’intégralité de la Bible.
En Angleterre, la traduction anglaise du Nouveau Testament par Tyndale était disponible en 1526 et celle de la Bible par Coverdale en 1535.