Une initiative malencontreuse
En octobre 1534, des placards (affiches) contre la messe sont distribués ou apposés en une nuit à Paris et en province à Orléans et à Amboise, où réside la cour, ainsi que devant la porte de la chambre du roi François 1er à Blois. Ces placards sont d’une grande violence : ils traitent les rites de la messe de sorcellerie et accusent le pape, les évêques, les prêtres et les moines de mensonge et de blasphème.
Ces placards proviennent de Neuchâtel où un pasteur, Antoine Marcourt, les avait fait imprimer. Ce pasteur fait partie d’un groupe de Français réfugiés en Suisse auprès de Guillaume Farel.
Le roi et l'Église catholique réagissent fortement
Jusqu’alors les protestants étaient poursuivis par les parlements et parfois mis à mort comme hérétiques mais le roi lui-même était plutôt tolérant et clément envers eux. Il rêvait de rétablir l’unité de la chrétienté là où Charles Quint n’a pas réussi : il avait envoyé un ambassadeur auprès des principaux réformateurs en Allemagne et en Suisse.
Pour le roi, c’est l’échec de sa tentative de conciliation, mais surtout il considère qu’il s’agit d’un complot organisé qui menace sa propre autorité. L’affaire des placards provoque une indignation considérable dans l’opinion. Le roi décide de préserver le royaume de l’« hérésie ». Il déclenche la répression. De nombreux suspects sont inquiétés, emprisonnés, jugés, voire exécutés à Paris et en province. Beaucoup de protestants et de sympathisants s’enfuient.
En janvier 1535, l’Église catholique organise à Paris une procession expiatoire annoncée dans toutes les paroisses et à laquelle le roi participe. Le même jour six « hérétiques » montent sur le bûcher.
Titre des placards :
Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papale inventée directement contre la Sainte Cène de notre Seigneur seul médiateur et sauveur Jésus Christ.