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La liberté religieuse

C’est sous la Révolution que les protestants français acquièrent la liberté religieuse.

Accès à tous les emplois, liberté de conscience et liberté de culte

Paul Henri Marron, pasteur (1754-1832)
Paul Henri Marron, pasteur (1754-1832) © S.H.P.F.

L’édit de Tolérance du 17 novembre 1787 avait restitué aux Français protestants l’état-civil. Par le texte constitutionnel du 24 décembre 1789, les protestants sont admis à tous les emplois civils et militaires.

C’est par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 que les protestants acquièrent la liberté de conscience.

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, élaborée par la Constituante déclare dans son article X : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

Alors que Louis XVI avait, par l’édit de Tolérance, autorisé aux non-catholiques le culte privé, la Constitution de 1791 déclare tout citoyen libre « d’exercer le culte religieux auquel il est attaché ».

La Révolution avait donc à la fin de l’année 1791, répondu aux aspirations communes des protestants.

Reprise progressive du culte réformé

La Constituante qui a voté, le 12 juillet 1790, la Constitution civile du clergé – dont le but était de redessiner la carte ecclésiastique du pays et réformer les offices religieux – n’est pas intervenue dans l’organisation du culte réformé.

Les assemblées religieuses ont repris progressivement un peu partout, mais le lien entre les églises a été lent à se rétablir. A Paris, c’est le pasteur Paul-Henri Marron qui célèbre le premier culte public légal.

Après autorisation du Directoire, la Municipalité loue l’église de Saint-Louis du Louvre à « une société de personnes professant la religion protestante ». C’est ainsi que la communauté protestante de Paris prend solennellement possession le 22 mai 1791 de l’église Saint-Louis du Louvre, où se tient la « première assemblée publique du culte protestant ».

Les « bagarres » de Nîmes et Montauban (1790)

Les protestants ont pu vivre dans le calme, à l’exception des « bagarres » signalées à Montauban le 10 mai 1790 et à Nîmes le 15 juin de la même année.

Ces bagarres restent néanmoins des faits locaux, quelle qu’ait été la violence de ces affrontements souvent sanglants.

D’une façon générale, on peut considérer que ces bagarres ont eu une motivation plus politique que religieuse. Il s’agissait de rivalités entre une aristocratie catholique, désireuse de conserver le pouvoir local et de restaurer l’influence de la religion catholique, et une bourgeoisie protestante qui domine l’activité économique et convoite le pouvoir politique.

A Nîmes, comme à Montauban, les partisans de l’Ancien Régime sont parvenus à s’emparer de la Municipalité mais non du commandement de la Garde nationale, objet d’un conflit sanglant d’où les protestants sont sortis vainqueurs à Nîmes. Tandis qu’à Montauban, ce sont les catholiques qui ont gagné la partie. Mais la situation qui en résulta fut identique dans les deux cas, car les deux municipalités « aristocrates » ont été destituées par l’Assemblée.

Avancement dans le parcours

Bibliographie

  • Livres
    • BOURDON Jean-François, Les pasteurs réformés face à la déchristianisation de l’An II, mémoire de maîtrise, Université Pierre Mendès-France, 1987
    • VOVELLE Michel, La Révolution contre l’Église : de la raison à l’être suprême, Complexe, Bruxelles, 1988
  • Articles
    • « Les Protestants et la Révolution française », Bulletin de la SHPF, SHPF, Paris, 1989, Tome 127
    • ENCREVÉ André, « Les Protestants et la révolution française », Réformes et Révolutions, VIALLANEIX Paul (dir.), Presses du Languedoc, Montpellier, 1990, p. 192

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