La construction avait été confiée à l’architecte Walmein. Le docteur Gustave Monod, vice-président du Comité de la Société des Missions Évangéliques de Paris et le pasteur Alfred Bœgner, alors directeur de la Société, en avaient pris l’initiative.
La Société des Missions évangéliques de Paris a été fondée en 1822, dans le salon de madame de Broglie, la fille de madame de Staël, à l’initiative d’un pieux négociant américain, Wilder. Son objectif était double : organiser la mission protestante à l’étranger auprès de peuples « non chrétiens », encourager des actions favorables aux protestants de France, en particulier la lecture de la Bible et les réunions de prière.
La Société des Missions de Paris a été d’emblée indépendante du Consistoire de Paris, et ce, pour plusieurs raisons : ses fondateurs, originaires de France mais aussi des États-Unis, d’Angleterre et de Suisse, appartenaient à des mouvements de réveil de différentes dénominations. Ils souhaitaient préserver cette diversité ; ils voulaient aussi rester libres d’agir sur tout le territoire français.
Les fondateurs ont largement financé la Société des Missions de Paris, puisque son indépendance revendiquée vis-à-vis du Consistoire l’empêchait de prétendre à des subventions publiques. La Société a donc pu ouvrir des classes de théologie ainsi que de langues orientales ; elle a défini des champs de mission en Afrique, notamment au Lesotho ; elle a organisé le réseau des Comités auxiliaires qui organisaient des groupes de prière en France.
La Société s’est installée d’abord au 85 boulevard du Montparnasse en 1823, puis 47 rue de Clichy en 1833 dans l’hôtel où se trouve maintenant la Fédération protestante de France, rue de Berlin en 1841 et 21 rue Franklin dans le village de Passy en 1856. En 1873, on jugea qu’il fallait se rapprocher du quartier universitaire ; la Société fut alors installée 26 rue des Fossés Saint-Jacques à l’angle du boulevard Arago.
L’inauguration de 1887 se déroula avec la reconnaissance publique. Des extensions sont vite devenues indispensables, en 1909 d’abord, puis en 1950, date à laquelle le 102 boulevard Arago est devenu l’entrée officielle du bâtiment. A cette occasion furent ajoutés, une bibliothèque, des possibilités d’hébergement nouvelles et des bureaux.
En 1971, la Société des Missions de Paris a disparu et le relai a été pris par le DEFAP, qui signifie Département évangélique français d’action apostolique. Cet organisme porte maintenant le nom de Service protestant de mission-DEFAP.
Il est le service de mission de trois Églises protestantes : l’Église protestante unie de France, l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine, et l’Union nationale des Églises protestantes évangéliques de France. Il privilégie des actions de solidarité internationale. Il envoie des volontaires pour participer à des projets de développement, en Afrique, Asie, Inde, Océanie, au financement desquels il contribue aussi. Il assure un enseignement et développe des programmes de prévention dans le domaine de la santé.
Parallèlement, est créée, le 3 octobre 1971, la Communauté évangélique d’action apostolique (CEVAA). En 1999, son nom devient CEVAA-Communauté d’Églises en mission. En 2020, la CEVAA comprend 35 Églises, dont les Églises membres du DEFAP, l’Union nationale des Églises protestantes réformées évangéliques de France (UNEPREF) et les Églises protestantes de Suisse romande. Il s’y ajoute des Églises protestantes de divers continents. L’objectif est de soutenir des actions communes et des programmes missionnaires.
Le « 102 » abrite un important centre de documentation et une remarquable photothèque.